D'après l'agence onusienne, les victimes, issues principalement d'Afrique sub-saharienne, avaient embarqué samedi en Libye à bord de quatre embarcations de fortune.

"C'est une tragédie de grande ampleur et un rappel brutal que davantage de vies humaines pourraient être perdues si on laisse ceux qui cherchent la sécurité à la merci des dangers de la mer. Sauver des vies doit être notre priorité", a affirmé M. Cochetel.

Dans ce contexte, le HCR a appelé jeudi Bruxelles à revoir d'urgence son approche dans la réponse au problème des traversées clandestines en mer Méditerranée et à placer une priorité absolue pour sauver des vies.

"Il ne subsiste plus aucun doute, après les événements de cette semaine, sur le fait que l'opération européenne Triton s'avère nettement insuffisante par rapport à l'opération italienne Mare Nostrum", a déclaré le Haut-commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres, cité dans un communiqué.

Il a plaidé pour "une opération de recherche et de sauvetage robuste pour le centre de la Méditerranée, et pas seulement d'une patrouille aux frontières".

En 2014, le nombre de personnes ayant risqué leur vie pour traverser la Méditerranée à bord de bateaux de passeurs a considérablement augmenté. Elles sont originaires de pays déchirés par des conflits armés et l'instabilité, en particulier la Syrie, les Etats de la corne de l'Afrique et les pays subsahariens. Au total, 218.000 personnes ont traversé la Méditerranée et 3.500 d'entre elles ont perdu la vie.

L'Italie avait lancé l'opération Mare Nostrum après de lourdes pertes en vies humaines lors de deux tragédies en haute mer en octobre 2013, ce qui a permis de sauver la vie de dizaines de milliers de personnes.
En novembre dernier, l'agence européenne pour la protection des frontières Frontex a lancé l'opération Triton, qui met l'accent sur la surveillance des frontières tout en mettant au second plan la participation aux efforts de recherche et sauvetage en mer.

12 févr. 2015

Source : MAP