L'introduction en Suisse d'un système de quotas pour les travailleurs étrangers, dans la foulée du référendum "contre l'immigration de masse" de février 2014, devrait coûter deux milliards d'euros chaque année aux entreprises, selon l'Union patronale suisse (UPS).
C'est la première fois que la principale fédération d'entreprises au pays helvétique établit des estimations sur le "prix à payer" de la réforme constitutionnelle décidée il y a un an suite à l'approbation d'une initiative de la droite sur l'immigration.
"La facture totale pour les entreprises suisses pourrait s'élever à quatre milliards", a estimé le président de l'UPS, Valentin Vogt, qui dit s'attendre au traitement de 200.000 demandes de travailleurs issus notamment des pays frontaliers.
Selon l'organisation patronale, il est nécessaire de faire en sorte que les besoins en main-d'œuvre étrangère soient de moins en moins importants et que les procédures d'admission soient simplifiées.
Le gouvernement a mis en consultation, mercredi, un projet de loi pour la mise en œuvre du système de quotas pour les étrangers, en affirmant qu'il renoncerait "à un objectif précis de limitation de l'immigration afin de pouvoir répondre aux besoins de l'économie".
Ces quotas devraient s'appliquer aux travailleurs frontaliers, aux membres de la famille d'étrangers vivant en Suisse, aux personnes qui n'exercent pas d'activité lucrative, ainsi qu'aux réfugiés et personnes admises à titre provisoire.
"La préférence nationale sera examinée au cas par cas, sauf pour les professions dans lesquelles existe une pénurie avérée de main-d'œuvre", précise-t-on auprès du gouvernement.
En juillet dernier, la Suisse avait demandé sans succès à la Commission européenne de renégocier l'accord sur la libre-circulation conclu en 2001. En décembre, les pays membres de l'UE ont une fois encore réitéré que le principe de circulation des personnes n'était pas négociable, une position qui semble n'avoir pas évolué d'un iota.
La Suisse compte un peu plus de huit millions d'habitants, dont quelque deux millions d'étrangers, en hausse annuellement de plus de 3 pc, d'après l'Office fédéral des migrations. La plupart des ressortissants étrangers, soit les deux tiers, sont originaires des Etats voisins membres de l'Union européenne.
15 févr. 2015
Source : MAP