Les opérations de démantèlement de camps de migrants aux abords de l'enclave espagnole de Melilla n'ont donné lieu à aucune expulsion, et le millier de personnes évacuées se trouve dans des structures d'accueil marocaines, a affirmé mercredi une source au ministère de l'Intérieur.
Les autorités du royaume avaient procédé la semaine passée à une vaste opération de démantèlement dans le massif du Gourougou, qui surplombe Melilla. Des ONG avaient alors exprimé leur inquiétude quant à la possible expulsion des 1.000 à 1.200 migrants évacués, via la frontière algérienne ou par avion vers leur pays d'origine.
Interrogée par l'AFP, une source au sein du ministère de l'Intérieur a affirmé que ces "migrants évacués de la forêt ont été acheminés dans les provinces disposant de structures d'accueil".
"A travers cette opération, les autorités espèrent que les migrants victimes des réseaux de passeurs saisissent l'occasion pour s'intégrer dans le tissu social marocain", a ajouté cette source sous couvert d'anonymat.
Le Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et des migrants (Gadem), ONG active sur le dossier, a publié ces derniers jours une carte comportant une vingtaine de sites, dans le sud du royaume, où se trouveraient les migrants.
"Nous sommes loin d'avoir localisé tout le monde mais, selon nos informations, des formulaires leur ont été remis et un processus d'identification est en cours" en vue d'une possible régularisation, a indiqué à l'AFP Hicham Rachidi, un responsable du Gadem.
Cette ONG, tout comme l'Association marocaine des droits humains (AMDH), ont critiqué l'intervention des forces de l'ordre aux abords de Melilla, évoquant une violation des procédures et l'existence d'un "moratoire" sur les expulsions.
Cette intervention policière était intervenue quelques heures après la présentation à la presse par les autorités d'un bilan "quasi-définitif" du programme de régularisations "exceptionnelles" mené en 2014.
Sur quelque 27.000 demandes, près de 18.000 ont été acceptées.
Pays de transit aux portes de l'Europe, le Maroc tend également à devenir un pays d'accueil, du fait notamment du marasme économique sur le Vieux continent.
Parallèlement à l'opération de régularisations, Rabat a exprimé sa détermination à lutter contre les réseaux d'immigration clandestine, soulignant que tous les campements avaient vocation à être démantelés.
18 févr. 2015
Source : AFP