L'interaction avec les sociétés des pays d'accueil pousse les immigrés à inventer de nouveaux rapports avec leur identité, a souligné, jeudi à Casablanca, l'anthropologue, Leon Buskens.
Intervenant lors d'une table ronde sur la "Gestion de la diversité culturelle dans les espaces de l'immigration en Europe", organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) dans le cadre de sa participation au Salon international de l'édition et du livre (SIEL), ce spécialiste du droit et de la culture des sociétés musulmanes a souligné que ces immigrés se sont inventés de nouvelles formes d'expression afin de se mettre au diapason des sociétés des pays d'accueil.
Et de souligner que les premières générations d'immigrés ne comptaient pas s'installer de manière définitive dans les pays d'accueil, notant que ce flux migratoire, pour des raisons économiques, a changé au fil du temps amenant les premiers immigrés à s'établir définitivement dans ces pays.
La succession de générations issues de l'immigration économique et l'interaction avec les sociétés européennes ont été à l'origine d'une quête identitaire ayant engendré des questionnements sur les moyens à même de transcender les défis culturels et sociaux pour vivre en harmonie dans les pays d'accueil.
Il a estimé que l'installation définitive des immigrés a constitué une nouvelle situation à laquelle ni les autorités des pays d'accueil, ni les immigrés eux-mêmes n'étaient préparés.
De son côté, le chercheur à l'université de Tilburg, aux Pays-Bas, Abderrahmane Aisati, a relevé que la communauté marocaine du monde affiche un fort attachement à son identité arabo-musulmane tout en étant bien intégrée dans les pays d'accueil, précisant que la question de l'identité et le lien avec le pays d'origine demeurent au centre des préoccupations des nouvelles générations issues de l'immigration.
Selon le professeur Aisati, le milieu familial, les fréquentations et les relations entre les personnes de la même communauté façonnement l'identité, prônant à cet égard une nouvelle approche dans le traitement de cette question à même de faciliter l'intégration dans les sociétés européennes.
Le secrétaire général du Conseil européen des oulémas marocains (CEOM), Khalid Hajji a pour sa part mis l'accent sur la complexité de la question de l'identité au sein des sociétés européennes, elles-mêmes menacées dans leur identité face à la mondialisation.
Le CCME participe au Salon international de l'édition et du livre (SIEL) qui se tient du 12 au 22 février à Casablanca, à travers des activités placées sous le signe "Migration, diversité et citoyenneté: le défi du vivre ensemble". Ces activités comprennent entre autres des conférences, des tables-rondes et des présentations de livres.
20 févr. 2015
Source : MAP