mercredi 3 juillet 2024 08:42

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Le Consul général d'Italie à Casablanca expilque le recul des visas

Le nombre total des visas délivrés en 2009 par le consulat général d'Italie à Casablanca a diminué de 32% par rapport à 2008. Monsieur le consul général nous explique les raisons de ce recul.

LE MATIN : Le nombre total des visas délivrés en 2009 a diminué notamment pour le regroupement familial. Pourquoi à votre avis cette régression ?

Nicola Lener : Ce recul a été remarqué surtout au niveau du nombre de visas pour le regroupement des parents avec leurs enfants en Italie. Jusqu'au 4 novembre 2008, ces derniers pouvaient accueillir leurs familles pourvu qu'ils démontrent des ressources économiques faibles. Mais, à partir de cette date, Rome a décidé que pour ce type de visa, le parent ne doit pas avoir d'autres enfants au Maroc, sinon la demande de regroupement familial est automatiquement refusée.

Le nombre de visas octroyés pour le travail subordonné a également reculé. Est-ce à cause de la crise financière?

Nous n'avons pas de chiffre exact concernant le nombre de visas de travail subordonné mais effectivement ce pourcentage a diminué. C'est peut être dû à l'abondance des contrats de travail saisonnier. Mais ce recul a certainement une relation avec la crise financière puisque les entreprises italiennes sont de moins en moins intéressées par les travailleurs marocains. Ce sont des données conjoncturelles qui peuvent changer, comme on l'espère, avec la reprise.

Le durcissement des lois italiennes et le resserrement de l'étau sur les immigrés ne vous emmènent-ils pas vers une politique visant à limiter le nombre de Marocains voulant se rendre en Italie ?

Pas du tout ! Notre message est très clair : il faut continuer à appliquer la loi. Les citoyens marocains qui respectent les réglementations en vigueur ont droit à un traitement rapide et efficace. Je tiens à rappeler que dans les trois dernières années nous avons amélioré constamment la qualité de nos services auprès du public marocain.

Pourtant les décisions de refus de visas ont augmenté de 42% par rapport à 2008. Pourquoi ?

Nous n'avons pas de chiffres décomposés par typologie de visas. L'augmentation des refus se réfère surtout au changement des lois réglementant le regroupement familial.

Au début de l'année 2009, nous avons constaté un taux de refus assez élevé pour ce genre de visas mais il a diminué avec le temps. Dans les premiers mois de l'année écoulée, les parents ne comprenaient pas ce changement. Ils ont continué à présenter leurs demandes même s'ils ne répondaient pas aux critères de sélection. Nous étions alors forcés de refuser.

A présent ils commencent à mieux saisir la nouvelle loi et ils ont tout simplement arrêté de déposer leurs dossiers.

Le refus n'attise-t-il pas la révolte des citoyens marocains notamment avec les derniers évènements et violences visant les immigrés en Italie?

Non, les gens réclament juste le motif de refus qui n'est souvent pas mentionné sauf en cas de visa de travail ou de regroupement familial, mais il s'agit encore une fois de notre loi. Toutefois, cette réglementation va changer dans quelques mois dès que le nouveau code européen de visa entrera en vigueur. Ce dernier complète les règles sur la procédure d'obtention de visa au niveau de tous les consulats. Nous aurons donc bientôt l'obligation de mentionner le motif de refus pour les visas touristiques.

Les visas pour affaires ont augmenté de 25%. Est-ce que l'Italie commence à cibler une autre catégorie de la population marocaine ?

Nous avons fait un effort remarquable pour améliorer les procédures de présentation de visas affaires. Aujourd'hui, la démarche est plus facile et rapide. De fait, les hommes d'affaires qui ont des relations avec plusieurs pays européens et qui ont probablement demandé des visas dans d'autres consultas, peuvent se présenter à nos services en sachant qu'ils peuvent avoir notre accord dans le plus bref délai possible. En effet, on a pu maintenir des temps d'attente réduits de 5 jours ouvrés environ, à l'exception de quelques extensions pour le visa de tourisme pendant la période estivale. Mieux encore, un visa Schengen peut être octroyé en un ou deux jours dans les cas urgents et nous envisageons d'appliquer le même traitement pour les visas touristiques.

N'avez-vous pas peur d'affronter un autre type d'immigration irrégulière notamment avec le grand nombre de refus pour regroupement familial ?

Nous sommes conscients de ce risque et pour cela nous évaluons très attentivement les demandes de visas touristiques. En général, toute personne qui veut visiter ses proches en Italie peut déposer son dossier au CIAO. Nous l'évaluons et s'il a eu un visa dans le passé et une situation économique assez solide, nous n'avons pas de problèmes à lui accorder notre accord. Cependant, il faut toujours étudier la situation spécifique de chaque demandeur pour gagner le challenge de faciliter l'obtention des visas tout en stoppant les tentatives d'immigration irrégulière.

Vous louer en permanence le rôle du CIAO dans l'amélioration de la qualité du service au public. Croyez-vous que la mise en place de ce centre est à même de couper court aux manigances des intermédiaires qui se trouvaient à côté du consulat ?

Ces « samsar » ou intermédiaires illégaux prospèrent là où il y a des longues files d'attente. Ils arnaquent les gens en leur promettant des facilitations et parfois ils disent qu'ils connaissent des employés du consulat. Ils ternissent ainsi l'image du consulat. Nous avions alors tout intérêt à bloquer ces intermédiaires et je crois que nous avons réussi.

Grâce au soutien du Centre Italien d'Assistance Opérationnelle pour les Visas et les Légalisations (CIAO), auquel le Consulat Général a confié il y a trois ans plusieurs fonctions liées à la réception du public, courant 2009 on a pu maintenir des temps d'attente réduits tant pour les visas, qui demandaient 15 mois en cas de regroupement familial, que pour les légalisations où il fallait attendre 13 mois. Aujourd'hui, il faut moins d'une semaine pour faire tout ce processus.

Tous les demandeurs de visas doivent savoir qu'ils n'ont pas besoin d'intermédiaires. Même les personnes les plus simples peuvent déposer leurs dossiers toutes seules. Il suffit d'appeler le CIAO pour avoir un rendez-vous et se présenter avec les documents requis.Nous essayons toujours de protéger et de préserver la dignité des demandeurs de visas et de légalisation.

En parlant de dignité est ce que vous travaillez sur le comportement des employés du consulat ?

Nous avons mis en place des programmes de formation pour notre personnel. Je n'ai aucune plainte à propos de la qualité des services de notre personnel aux guichets. Néanmoins, dans quelques semaines nous allons mettre en place un nouveau dispositif pour mesurer le degré de satisfaction du public à travers un touch screen. Les demandeurs de visas peuvent évaluer, loin du regard des opérateurs, la qualité de nos services en choisissant des visages rouges, jaunes et verts. Ils peuvent aussi indiquer la raison de leur insatisfaction. Nous sommes très sensibles à la qualité et à la façon dont on traite le public. Les gens paient pour avoir un service et nous devons le leur fournir de manière efficace, rapide et courtoise. Grâce à la mise en place du CIAO les demandeurs sont très satisfaits de la qualité du traitement et moi aussi je le suis parce que nous avons beaucoup travaillé sur ce point. La mise en place de l'ordre a amélioré l'attitude du personnel et le déroulement du travail. Les demandeurs se sentent soulagés par la réduction du temps d'attente et les employés travaillent d'une façon plus détendue.

Quels sont les nouveaux services que vous offrez aux demandeurs de visas ?

Au cours de 2009, le Consulat Général a continué à améliorer la qualité du service au public, notamment à travers le renforcement du service d'assistance téléphonique d'information sur les visas et la publication sur le site www.consacasblanca.esteri.it des demandes de visa pour travail subordonné et regroupement familial dont le traitement est suspendu dans l'attente de la correction des relatifs Nulla Osta.

Par ailleurs, le Consulat Général a tout récemment lancé avec le CIAO un service d'information optionnel au bénéfice des demandeurs des visas Schengen et des légalisations, auxquels on notifie via SMS l'invitation à retirer leurs passeports ou documents légalisés dès que le traitement desdits dossiers est conclu. Ce service pratique est disponible moyennant une somme additionnelle de 15 DH payable au moment du dépôt du dossier.

Nous tenons à faciliter le contact des Marocains résidant en Italie avec leurs familles mais aussi à améliorer les relations marocco-italiennes.

La mise en place du CIAO a aussi augmenté les recettes du consulat ?

Pour les visas Schengen de courts séjours il y a un tarif défini au niveau européen à 60 euros ou près de 691 DH.

Pour les visas nationaux de regroupement familial et de travail, les demandeurs doivent payer l'équivalent de 75 euros. Ces derniers doivent aussi s'acquitter du prix du service additionnel du CIAO qui correspond à 15 euros pour le visa Schengen et 20 euros pour les visas nationaux. Il faut dire que ce service installé depuis trois ans a été immédiatement accepté par les demandeurs de visas qui le considèrent très bénéfiques par rapport aux intermédiaires qu'il fallait payer plus cher sans résultat. Maintenant, ils ont la certitude de payer pour un service sûr, précis et de qualité.

En choisissant VFS (Visa facilitation services), une société de renommée mondiale dans les services consulaires, nous sommes sûrs d'améliorer de plus en plus les prestations accordées aux Marocains.

Source : Le Matin

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