Un juge américain a ordonné vendredi à l'administration Obama de mettre fin de manière temporaire à la détention de mères et de leurs enfants demandeurs d'asile, pratique lancée l'été dernier pour tenter d'endiguer un afflux de clandestins venus d'Amérique centrale.
Dans une "injonction préliminaire", dont l'AFP a obtenu copie, un tribunal fédéral de Washington estime que les mères et leurs jeunes enfants venus aux Etats-Unis depuis le Honduras, le Guatemala et le Salvador pour "échapper à la violence" font l'objet d'une "peur légitime" et peuvent donc raisonnablement espérer obtenir l'asile.
Or, depuis l'été dernier, l'administration Obama, face à un afflux massif de ces demandeurs d'asile, a décidé de les placer et de les maintenir en détention, plutôt que de les libérer en attendant que leur dossier soit examiné, comme c'était le cas auparavant.
Les plaignants, représentés par la puissante Union des libertés civiles (ACLU), avaient tous franchi la frontière l'an dernier pour trouver refuge aux Etats-Unis.
Mais, une fois arrêtés par les services de l'immigration, les agents les ont placés en détention pour, comme l'explique le juge James Boasberg dans sa décision, "envoyer le message aux candidats à l'immigration qu'ils ne sont pas les bienvenus".
Mais le magistrat fait pièce à cette idée, estimant que le gouvernement a "présenté très peu de preuves que sa politique de détention remplit son objectif, à savoir qu'elle décourage d'éventuels candidats d'Amérique centrale à l'immigration" vers les Etats-Unis.
Le sujet de l'immigration illégale est très sensible aux Etats-Unis.
L'été dernier, le pays avait vu à sa frontière avec le Mexique un afflux massif de clandestins, dont de très nombreux enfants, venus d'Amérique centrale.
A Washington, Barack Obama a décrété un plan de régularisation de millions de clandestin, déclenchant la colère des républicains.
Mais lundi soir, un juge d'un tribunal fédéral du Texas a ordonné la suspension temporaire de ce plan.
21 févr. 2015
Source : AFP