jeudi 4 juillet 2024 08:22

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Allemagne. Le pays en manque d'immigrés

Le SPD a proposé de réformer le système d’immigration en Allemagne pour pallier l’effondrement de la population active dans les dix prochaines années. La CDU l'a rejeté.

Dans les dix prochaines années, l’Allemagne va perdre jusqu’à 6,7 millions d’actifs sur 42 millions. Ce sont les prévisions alarmantes qui ont conduit le député Thomas Oppermann (SPD)à  proposer une réforme du système d’immigration.

L’Allemagne a beau se situer au deuxième rang des pays de l’OCDE les plus prisés par les migrants ; elle a beau enregistrer le plus haut gain d’immigration avec 429 000 personnes supplémentaires en vingt ans – c’est insuffisant.

La plupart des immigrés viennent d’Europe de l’Est ou du Sud. Une situation qui n’est pas pérenne, affirme le SPD, « car lorsque l’économie de ces pays repartira, cette vague d’immigration décroîtra ».

Quelles mesures ont déjà été prises par l’Allemagne ?

Depuis le début des années 2000, le déclin démographique inquiète outre-Rhin. En août 2000, le gouvernement lance une green card à l’allemande dans le but d’accorder des visas temporaires à 20 000 informaticiens hors Union européenne. Echec. Trop peu de personnes se portent candidates.

En 2005, la loi sur l’immigration vise à réguler les flux migratoires en mettant en place des critères de sélection. Même constat d’échec. « Il y a eu moins de candidats que prévu car les critères étaient beaucoup trop sévères, il fallait vraiment être créateur ou encore joueur de foot de très haut niveau », pour les remplir, explique la politologue Catherine Withol de Wenden.

Que propose le SPD ?

L’aile gauche de la grande coalition, indubitablement favorable à plus d’immigration, souhaite combler le « manque d’attractivité » souligné par Thomas Oppermann, qui résulte selon lui d’une loi actuelle confuse. Un système de points « flexible et adapté à la demande », comme au Canada où l’âge, le diplôme ou encore le niveau linguistique entrent en compte, permettrait d’« attirer des immigrés non-Européens ». Une mesure grâce à laquelle les moins qualifiés obtiendraient eux aussi un titre de séjour.

« C’est sortir de l’hypocrisie des politiques en Europe et lutter contre la clandestinisation de catégories entières de travailleurs », analyse Catherine Withol de Wenden. « Pour l’instant, on n’offre des solutions qu’aux très qualifiés, tandis que les autres, des sans-papiers ou des demandeurs d’asile, sont condamnés à la précarité. »

Pourquoi la CDU a-t-elle rejeté cette proposition ?

Les deux partis conservateurs CDU et CSU ont avancé que les règlementations en matière d’immigration sont « suffisantes » et que leur contenu ne doit pas être modifié.Pourtant, Michael Grosse-Brömer (CDU) a admis que « l’urgence de trouver des immigrés sur le marché du travail était indiscutable ». La Grande coalition devra donc s’empresser de réformer pour attirer.

10 Mars  2015, Amandine Réaux

Source : ouest-france.fr

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