L'opération d'évacuation volontaire des ressortissants marocains fuyant les violences en Libye se poursuit avec le soutien de la cellule de suivi mise en place par les autorités marocaines et qui a pu évacuer un total de 5730 Marocains jusqu'au 5 mars courant.
Selon des données recueillies par la MAP au poste frontalier tunisien de Ras Jedir, connu pour être le principal point de passage séparant la Tunisie et la Libye, la cellule de suivi a remis 950 laissez-passer aux citoyens marocains ne disposant pas de passeports ou aux enfants de ressortissantes marocaines mariées à des Libyens et inscrits sur le registre de l'état civil marocain.
La cellule a également émis 740 "actes d'engagement" au profit de citoyens marocains bloqués au niveau de ce poste frontalier pour leur permettre de transiter et de poursuivre leur voyage vers l'aéroport tunisien de Carthage et ensuite à destination de Casablanca.
Les difficultés logistiques, la procédure compliquée et les conditions sécuritaires particulières n'ont pas découragé les éléments de la cellule de suivi de poursuivre l'opération d'évacuation des membres de la communauté marocaine, via un site dépourvu du minimum d'infrastructures de travail sur fond de menaces sécuritaires pesant sur les frontières entre les deux pays.
Concernant l'opération d'évacuation volontaire notamment à partir de Benghazi, en proie depuis des mois à de violents affrontements entre milices et armée libyenne soutenue par le général Khalifa Haftar, la cellule a fait savoir qu'une opération d'enregistrement des personnes désirant quitter volontairement la Libye a été organisée en coordination avec le ministère des Affaires étrangères et de la coopération et celui chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration.
Un accord a été également signé avec une agence de voyage à Benghazi pour le transport de ressortissants marocains au départ de l'aéroport de Tobrouk (est) vers celui de Carthage, puis l'aéroport international de Casablanca.
Malgré le progrès réalisé dans cette opération, des contraintes et des difficultés persistent entravant ainsi les efforts que déploient les membres de la cellule de suivi face à la détérioration de la situation sécuritaire en Libye avec l'éventualité d'un afflux massif des Marocains vers le passage.
Les membres de la cellule se retrouvent souvent obligés de franchir les frontières libyennes pour prêter assistance aux membres de la communauté marocaine avec le soutien des autorités du passage frontalier aussi bien du côté tunisien que libyen.
Mais, le choix porté sur l'aéroport de Carthage, loin de 700 km de Ras Jedir, comme point de départ vers le Maroc pose des difficultés, sachant que la ville de Djerba située à seulement 150 km du passage frontalier dispose d'un aéroport international utilisé par de nombreux pays pour le même motif.
L'autre difficulté rencontrée par l'opération d'évacuation est celle des enfants de ressortissantes marocaines mariées à des étrangers et non-inscrits dans le registre d'Etat civil en raison de la fermeture, depuis un certain temps, des consulats du Maroc à Tripoli et Benghazi.
10 mars 2015,Redouane Baaqili
Source : MAP