Une photographe collaborant avec l'Agence France-Presse à Melilla, enclave espagnole au Maroc, a été laissée en liberté mercredi après avoir été accusée par la Guardia civil d'avoir transporté des immigrés illégaux, ce qu'elle dément catégoriquement.
"Je ne comprends pas cette persécution", a simplement déclaré Angela Rios Vicente par téléphone après avoir été laissée libre par le juge devant lequel elle a comparu après plusieurs heures de détention.
La photographe, une Espagnole de 30 ans dont les photos d'immigrants tentant de franchir les hautes grilles de Melilla ont fait la Une de plusieurs médias, avait été arrêtée vers 05H00 du matin.
La Guardia Civil affirme que la photographe avait pris dans sa voiture quatre immigrants qui venaient de franchir les clôtures qui défendent la frontière avec le Maroc. Elle l'accuse d'avoir favoriser l'immigration illégale.
Un sous-lieutenant de la Guardia Civil en charge des relations avec la presse, Juan Antonio Martin Rivera, a déclaré à l'AFP qu'elle n'avait pas été arrêtée "pour avoir exercé son métier". "Elle ne prenait pas de photos", a-t-il insisté.
"C'était après une tentative d'assaut à l'aube, elle transportait quatre (immigrés) subsahariens dans une voiture vers le CETI", le Centre d'accueil des étrangers où les immigrants sont placés en rétention après leur arrivée en territoire espagnol, a encore affirmé ce garde civil.
Un communiqué de la préfecture assure que les immigrants, vus à bord de la voiture, "se sont enfuis et que les agents ont seulement réussi à intercepter la femme qui conduisait".
Cinq immigrants clandestins ont pu franchir la frontière lors de la tentative de mercredi, selon la préfecture de Melilla.
Angela Rios a formellement contesté cette version des faits devant le juge qui l'a entendue.
Selon son avocat Me Antonio Zapata, elle a expliqué avoir croisé, alors qu'elle conduisait, "un petit groupe d'immigrants, criant "Africa, Africa", et qui cherchaient manifestement le CETI. Elle dit leur avoir indiqué par signes dans quelle direction se trouvait le CETI, puis être descendue de voiture pour prendre des photos des immigrants courant".
Les clichés de la photographe, de même qu'un enregistrement vidéo, se trouvent dans sa voiture saisie par la garde civile, a-t-il indiqué à l'AFP en exprimant l'espoir que ces preuves ne vont pas disparaître.
"Je n'ai pas le moindre doute sur le fait que cette affaire sera finalement classée sans suites", a déclaré l'avocat.
11 mars 2015
Source : AFP