dimanche 24 novembre 2024 05:09

GB: à deux mois des législatives, le Labour se veut porteur d'"espoir"

Le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband a tenu samedi à Birmingham son premier grand meeting de campagne, se posant en porteur d'"espoir" pour les classes populaires en vue des élections législatives de mai au Royaume-Uni.

"Aujourd'hui, nous montrons comment nous allons pouvoir remplacer un gouvernement en échec, fatigué, qui ne s'adresse qu'à une poignée de personnes, par un gouvernement oeuvrant véritablement pour tous les travailleurs", a déclaré le patron du Labour devant 1.500 personnes réunies dans une salle de conférence de Birmingham, deuxième ville du pays.

Ed Miliband, qui espère succéder au Premier ministre conservateur David Cameron, au pouvoir depuis 2010, a présenté dans le détail un programme en cinq points articulés autour du slogan "Un meilleur projet. Un meilleur avenir".

Combatif, pugnace, à défaut d'être un orateur charismatique, il a placé sa campagne électorale sous le signe de "l'espoir", terme qu'il a répété à l'envi tout au long de son discours.

"Nous construirons un pays qui donne de l'espoir et réponde aux aspirations des travailleurs", a-t-il lancé. "C'est ça, le choix que propose cette élection", a-t-il insisté: "La peur ou l'espoir."

M. Miliband, 45 ans, a notamment promis de "mettre fin à l'exploitation" des contrats "zéro heure", dispositif contesté au Royaume-Uni en vertu duquel des employés en contrat à durée indéterminée ne se voient garantir aucun seuil minimum d'heures travaillées ni de salaire.

Le chef des travaillistes, qui est un ancien ministre de l'Energie, s'est également engagé, s'il est élu, à renforcer le contrôle de l'immigration, un thème qui fait encore plus débat au Royaume-Uni depuis la victoire de l'Ukip, le parti europhobe et anti-immigration, aux élections européennes de 2014.

"Il faut que l'immigration soit contrôlée", a dit M. Miliband, proposant de limiter pendant deux ans l'accès des nouveaux arrivants aux prestations sociales.

A 54 jours du scrutin, travaillistes et conservateurs sont au coude-à-coude dans les sondages. Le site UK Polling Report, qui calcule la moyenne des enquêtes d'opinion, donnait samedi une légère avance aux Tories sur le Labour (33% contre 32%).

 Miliband face aux invectives

Le meeting de Birmingham a offert à M. Miliband l'occasion de répondre sur le terrain au procès en incompétence instruit à son encontre par les Tories, David Cameron en tête. Ce dernier a encore récemment accusé son rival d'être "faible, méprisable" et de n'avoir "ni plan ni équipe" pour diriger le pays.

Evoquant un "gouvernement pourri", le patron du Labour a reproché au Premier ministre conservateur de mener une politique d'austérité pour satisfaire les intérêts d'une poignée de "riches et de puissants".

"Ce n'est pas faire preuve de leadership que d'être fort face aux faibles, et toujours faible face aux forts", a-t-il lancé, vivement applaudi par ses supporteurs.

En mal de popularité, Ed Miliband doit également composer avec les moqueries d'une partie de la presse britannique, qui raille volontiers son physique, sa voix nasillarde, voire sa ressemblance supposée avec Wallace, le personnage sympathique mais un brin grotesque des films d'animation "Wallace et Gromit".

"La campagne commence à s'animer et M. Miliband a la possibilité de marquer les esprits, alors que son image a été jusqu'ici largement façonnée par les attaques personnelles des journaux de droite", a dit à l'AFP Jonathan Hopkin, un expert de la London School of Economics.

Le Times publiait ainsi samedi matin une image peu flatteuse de M. Miliband, l'air passablement ennuyé, assistant à un hommage aux 453 soldats britanniques tombés en Afghanistan.

Le leader travailliste a également été brocardé par une partie de la presse et des conservateurs après la diffusion d'un reportage dans lequel il apparaît, buvant le thé, dans une petite cuisine, qui s'est avérée être une "kitchenette", et non la principale cuisine de sa maison.

Face aux invectives, M. Miliband peut compter sur le soutien inconditionnel de son épouse, Justine Miliband.
Les attaques vont "être de pire en pire", à mesure que l'élection se rapproche, a-t-elle déclaré à la BBC, fustigeant le manque de "décence" du milieu politique. Mais, a-t-elle ajouté, "je suis totalement prête à me battre".

14 mars 2015, Edouard GUIHAIRE

Source : AFP

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