On a dit de Montréal qu'elle est la ville aux 100 clochers. La métropole québécoise est aussi le foyer de la deuxième plus importante communauté juive au Canada, après Toronto. Et au cours des dernières années, plusieurs mosquées sont venues enrichir le paysage religieux montréalais. Ci-dessous, le portrait religieux de Montréal en trois tableaux.
Nous avons cartographié les établissements de quatre religions à Montréal. La métropole compte environ 240 églises évangéliques, 200 églises catholiques, moins d'une centaine de mosquées et moins d'une centaine de synagogues.
Lieux de culte pour 4 religions dans la région de Montréal
Note : en l'absence de données officielles, nous avons compilé divers registres pour dresser le portrait le plus complet possible. Celui-ci n'est toutefois pas exhaustif et ne couvre pas l'intégralité de la grande région de Montréal.
« Cette carte montre que le fait religieux à Montréal est loin d'être moribond. Elle oppose deux types de lieux de culte : les églises catholiques, dont la plupart relèvent du patrimoine historique québécois, et des lieux plus récents : les mosquées et les églises évangéliques. Ces dernières accueillent aussi bien des natifs du Québec que des immigrants d'Amérique latine, d'Haïti, ou encore d'Afrique noire », explique Frédéric Dejean, docteur en études urbaines.
« Les lieux de culte récents sont difficiles à repérer dans le paysage urbain, car ils ne répondent pas à nos conceptions traditionnelles du lieu de culte, largement héritées du modèle catholique. Ainsi, de nombreuses mosquées ou églises évangéliques s'installent dans des locaux n'ayant pas de vocation religieuse (bureaux, hangars, etc). Nous pouvons donc parler d'une forme d'enfouissement du religieux dans l'espace urbain », ajoute-t-il.
Le visage religieux de Montréal change
Les catholiques restent les plus nombreux, suivis des personnes n'ayant aucune appartenance religieuse. Selon les données de Montréal en statistiques, l'islam arrive au troisième rang, avec 165 000 musulmans, soit 9 % de la population.
« Le fait religieux à Montréal connaît des dynamiques nouvelles du fait de l'immigration récente d'une part, et des processus de conversion et de parcours spirituels inédits des individus d'autre part. Par exemple, il n'est pas rare que des Québécois de culture catholique conservent leur héritage religieux tout en se tournant vers d'autres formes de spiritualité comme le bouddhisme », commente Frédéric Dejean.
13 mars 2015
Source : radio-canada.ca