L'agence de police européenne Europol a annoncé mardi la constitution d'une équipe d'experts chargée de combattre les réseaux d'immigration clandestine en Méditerranée, une tâche rendue particulièrement difficile par l'instabilité en Libye.
"Nous avions besoin d'un meilleur réseau de partage de renseignements pour pouvoir démanteler ces réseaux avant le départ" des migrants, a expliqué à l'AFP le directeur d'Europol, Rob Wainwright.
L'équipe, qui sera basée à La Haye dans les bâtiments d'Europol, permettra d'établir ce réseau pour, par la suite, "assembler les morceaux du puzzle et pouvoir agir directement", a-t-il ajouté.
Composée d'experts de 13 pays européens, dont la France, l'Allemagne ou l'Italie, l'équipe rassemble des informations, les analyse et les redistribue aux États-membres.
La tâche est néanmoins "difficile", selon M. Wainwright : "la situation politique en Afrique du Nord est très instable et, par exemple, en Libye, il est très difficile d'établir des relations au niveau des forces de l'ordre".
Quelque 220.000 migrants ont traversé la Méditerranée l'année dernière, souvent dans d'atroces conditions, selon Europol : plus de 3.000 personnes sont décédées en 2014 et le nombre de décès atteint déjà 1.000 migrants depuis le début 2015.
"Ce qu'on remarque, c'est que ces réseaux sont de plus en plus internationaux, parfois avec des Européens, mais aussi des Syriens, des Irakiens, des Libyens...", a ajouté le directeur d'Europol.
L'immigration irrégulière vers l'UE a plus que triplé en début d'année par rapport à l'année précédente, selon l'agence européenne pour la surveillance des frontières, Frontex, qui collabore à l'action d'Europol.
Les arrivées par la voie de la Méditerranée centrale, de la Libye à l'Italie, ont augmenté de 42% en janvier-février, et entre 500.000 et un million de migrants sont prêts à embarquer depuis les côtes libyennes, selon la même source.
La situation de plus en plus chaotique en Libye provoque une augmentation des départs de clandestins, hommes, femmes, enfants, mineurs non accompagnés, souvent arrivés en Libye d'Erythrée et d'Afrique sub-saharienne, dans l'espoir de trouver paix et sécurité en Europe.
17 mars 2015
Source : AAFP