Consternation, indignation, la campagne électorale pour les départementales de Charente-Maritime vient de prendre à Rochefort un virage que "les Républicains ne sauraient tolérer. Ce n’est plus de la politique, il y va de notre part d’humanité", déclare Pierre Feydeau.
Ce conseiller général socialiste sortant et de nouveau candidat à Rochefort se réfère au programme de Dominique Droin, candidat divers droite soutenu par le Front National. Dans ce texte distribué dans toutes les boîtes aux lettres de Rochefort la semaine dernière, Dominique Droin s’en prend aux "enfants nés de l’immigration islamique" qui, selon lui, "se multiplient plus rapidement que les Français de souche", et le candidat de déplorer, entre autres propos issus de la théorie du "grand remplacement"... "Les Musulmans auront bientôt conquis nos territoires sans armes, uniquement par le ventre de leurs femmes".
Pour Pierre Feydeau et beaucoup d’autres Rochefortais qui ont réagi à ce tract, il y va d’une "insupportable stigmatisation de certains de nos compatriotes", mais le candidat Dominique Droin, lui, persiste et signe. "Avec mon binôme, nous sommes les seuls candidats sur Rochefort à nous opposer à l’expansion de l’Islam. Je ne parle pas de la religion, chacun est libre de ses croyances, mais du système politique qu’il porte en lui", déclare-t-il encore à CL, ce mardi matin.
Responsable de l’association cultuelle et culturelle islamique de Rochefort, Mohamed Hussem affirme "Je suis un citoyen français qui se sent profondément blessé et offensé par de tels propos!". L’association devait se réunir ce mardi soir pour décider des suites à donner à ce texte de campagne. Pour certains de ses membres, comme l’ancien président Ali Kouchy, "il est plus sage d’ignorer un candidat qui ne cherche là qu’à s’attirer des voix".
Ignorer Dominique Droin, c’est l’attitude généralement choisie par le centriste rochefortais Alexis Blanc, mais cette fois, il considère que ce dernier a "dépassé les bornes avec des propos dangereux, propres à attiser la haine alors qu’à Rochefort, il règne une certaine qualité du vivre ensemble".
De son côté, Pierre Feydeau estime que ce tract relève de l’incitation à la haine, répréhensible dans un état de droit. Il compte alerter en vue de poursuites judiciaires les associations telles que la Licra ou SOS racisme.
2015/03, Agnès Marroncle
Source : charentelibre.fr
