L'exposition collective baptisée "Une collection, quatre regards", qui ouvre ses portes au grand public, ce jeudi, à Casablanca, est un appel à la découverte de la richesse du patrimoine artistique et culturel marocain.
Cette collection d'œuvres d'art, accrochées aux cimaises de l'espace d'art de la "Société Générale Maroc" présente un fonds d'œuvres riche et diversifié et offre une opportunité précieuse de proposer une exposition à portée pédagogique, a fait savoir le commissaire de l'exposition Mohamed Rachdi, lors d'une visite en avant-première de l'exposition, organisée pour la presse.
Cette exposition regroupe le travail artistique de quelque 150 artistes peintres, nationaux et internationaux, qui ont exposé leurs créations, issues de cultures différentes, pour mettre en exergue la vision de 4 grands courants artistiques, de l'orientaliste au contemporain en passant par le singulier et le moderne, a-t-il mis en avant.
Ces 4 grands courants artistiques structurent non seulement les œuvres de cette collection, mais aussi l'ensemble de la création plastique au Maroc où, dans un même temps, différentes visions artistiques et sensibilités créatrices peuvent coexister, lit-on dans le catalogue qui accompagne cette collection artistique.
Le regard orientaliste est un terme inventé au début du 19ème siècle pour désigner l'intérêt aussi bien scientifique que littéraire et artistique que l'Occident porte à l'Orient.
Différentes générations d'écrivains et d'artistes ont, en effet, visité le Royaume pour tenter d'assouvir leur quête d'exotisme et retrouver une vision sublimée par l'imaginaire occidental, avant de l'éprouver réellement.
Du 19ème siècle au jour d'aujourd'hui, ces générations de créateurs orientalistes ont développé trois types de sensibilités et de regards à savoir le romantique, le naturaliste et le moderne.
En ce qui concerne le regard singulier, c'est au début du siècle dernier, qu'apparaissent des peintres qui développent des pratiques artistiques spontanées ou singulières.
Les expressions artistiques singulières marocaines d'un "art d'aliénation" sciemment encouragé à l'époque du protectorat pour maintenir les marocains dans un état de naïveté infantile et de non éveil à un art conscient de ses enjeux et maître de ses outils.
Le regard moderne, quant à lui, c'est après l'indépendance du Maroc, en 1956, que quelques artistes formés à l'étranger commencent à déployer des œuvres porteuses d'un regard moderne, audacieuses et génératrices de nouvelles formes.
Pour le regard contemporain, ce sont les années 1990 qui apportent des changements sans précédent à l'échelle nationale et internationale et qui vont impacter la production et la diffusion artistique jusqu'au jour d'aujourd'hui.
De nouvelles formes et attitudes artistiques émergent dans un Maroc soumis aux bouleversements liés à la double réalité de l'immigration et de la mondialisation.
La diaspora marocaine, notamment en Europe, contribue sensiblement à reconfigurer la société et la culture marocaines, alors que la globalisation économique bouleverse de manière radicale le rapport de l'homme au monde.
Ouverte aux amateurs d'art comme aux professionnels, l'exposition Une collection, quatre regards'', un témoignage de la créativité marocaine, donne un aperçu historique de l'évolution de l'art au Royaume et propose à voir plus d'une centaine d'œuvres artistiques de différentes formes réalisées avec plusieurs techniques, gouache sur carton et sur papier, huile sur bois, acrylique sur bois et sur carton, technique mixte sur toile, huile sur isorel, teinture sur peau marouflée ou encore photographie tirage sur vinyle.
19 mars 2015,Najat Ben El Arbi
Source : MAP