L'Italie souhaite que l'Egypte et la Tunisie participent aux opérations de sauvetage de migrants en Méditerranée de façon à ce que les survivants puissent être rapatriés en Afrique au lieu d'être acheminés vers les ports européens, selon un document du ministère italien de l'Intérieur.
Ces opérations, qui se feraient avec le soutien de l'Union européenne, visent à endiguer le flux croissant d'hommes, de femmes et d'enfants venant de pays pauvres ou en guerre qui cherchent à atteindre l'Europe et qui, pour la plupart, choisissent l'Italie comme porte d'entrée.
L'Italie est déjà en négociations bilatérales avec la Tunisie et l'Egypte mais une action diplomatique de l'Union européenne est cruciale pour que ces deux pays s'investissent, lit-on dans ce document.
Selon le plan souhaité par l'Italie, les unités navales tunisiennes et égyptiennes interviendraient pour sauver les migrants dans les zones proches de la Libye. Ce pays, en proie au chaos, reste le principal point de départ des migrants qui cherchent à s'embarquer pour l'Europe. Le pays, où l'autorité de l'Etat a disparu, est dans l'incapacité de contrôler ses frontières.
Une fois que les migrants seraient sortis de l'eau par les Egyptiens ou les Tunisiens, ils pourraient être conduits dans des ports d'Afrique du Nord, indique le document.
Les opérations tunisiennes et égyptiennes devront être menées en coopération avec l'Italie et les autorités de l'UE. Le financement et les aspects techniques doivent relever de l'UE, estime l'Italie.
Rome a mis fin en novembre dernier à son opération de sauvetage baptisée Mare Nostrum, en mettant en avant son coût. Elle a été remplacée par Triton, sous la houlette de Frontex, l'agence de l'UE chargée de la sécurité des frontières.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), au moins 218.000 candidats à l'exil ont traversé la mer Méditerranée l'année dernière et au moins 3.500 d'entre eux ont trouvé la mort.
Pour janvier et février 2015, le nombre de migrants arrivés sur les côtes italiennes est deux fois supérieur à celui des deux premiers mois de 2014, affirme l'Italie.
20 mars. 2015, Francesco guarascio, Jean-Stéphane Brosse
Source : Reuters