Les trois quarts des migrants kurdes, découverts en fin de semaine sur l'île française de Corse, ont été remis en liberté dimanche soir par des juges. Ceux-ci ont estimé que la privation de liberté de ces personnes s'était faite hors de tout cadre juridique légal.
Au total, 94 des migrants ont recouvré la liberté, sur les 123 affirmant venir de Syrie et découverts vendredi matin sur une plage proche de Bonifacio, à l'extrême sud de l'île. Il appartiendra désormais aux tribunaux administratifs de statuer définitivement sur la légalité des arrêtés de reconduite à la frontière.
Le ministre de l'Immigration Eric Besson avait indiqué dimanche que 61 des migrants adultes avaient choisi de demander l'asile politique. Il s'est également élevé contre les critiques émanant d'associations qui craignent que leurs droits de candidats à l'asile ne soient pas respectés.
"Face à des situations d'urgence, la protection des personnes prime sur le pointillisme procédural", a-t-il répondu, expliquant qu'il était "impossible d'amener en quelques heures à la pointe sud de la Corse des dizaines d'interprètes, d'avocats, de médecins et de trouver sur place un local de rétention administrative respectant l'ensemble des normes en vigueur".
Les migrants ont tous déclaré aux enquêteurs avoir été transportés en camions de Syrie en Tunisie. De là, des passeurs, qui auraient encaissé de 2500 à 10'000 euros par personne, les auraient fait embarquer sur un cargo jusqu'en Corse. Une enquête est en cours pour vérifier ces déclarations et retrouver le cargo en question.
Source : Romandie