Le chef du principal parti nationaliste flamand, Bart De Wever, a estimé que la très importante communauté marocaine berbère d'Anvers, ville dont il est maire, est "très fermée" et "très sensible" à la radicalisation, tout en se défendant d'être raciste.
S'il reconnaît que des discriminations "existent" en Belgique et qu'il faut "lutter contre", Bart De Wever, qui dirige la Nouvelle alliance flamande (N-VA), a différencié les différentes communautés immigrées, lundi soir sur la télévision publique néerlandophone VRT.
"Je n'ai jamais vu un migrant d'origine asiatique se plaindre de discrimination au travail. Cette communauté n'est pas non plus fortement représentée dans les statistiques de criminalité", a assuré M. De Wever, qui est également le bourgmestre (maire) d'Anvers (nord), la plus grande ville de Flandre.
"En revanche, nous avons énormément de difficultés à organiser la mobilité sociale dans la communauté berbère d'Anvers, qui représente 80% de la communauté marocaine de la ville", a-t-il ajouté.
"C'est une communauté très fermée, qui éprouve une grande méfiance envers l'autorité, au sein de laquelle l'islam est très peu organisé et qui est très sensible aux thèses salafistes, à la radicalisation", a poursuivi le chef de la N-VA, poids lourd de la coalition de droite du Premier ministre Charles Michel.
Bart De Wever a également reproché à "certains d'utiliser l'argument du racisme (dont il sont victimes) pour justifier des échecs personnels", avant d'assurer: "Je ne suis pas raciste".
Ses propos ont suscité l'indignation du député socialiste francophone Ahmed Laaouej. "Bart De Wever refait une provocation qui stigmatise les Belges d'origine marocaine en ciblant plus particulièrement les Berbères. C'est un discours à nouveau insupportable qui traduit une propension à cultiver les préjugés pour, en réalité, masquer une politique antisociale", a jugé dans le journal Le Soir le député du Parti socialiste, dans l'opposition.
"Nous n'avons pas agi de manière sélective, nous avons régularisé en masse. Et y compris parfois des criminels", avait aussi estimé Bart De Wever sur la VRT, en fustigeant les carences de la politique d'intégration.
"Quand les pouvoirs publics ne gèrent pas correctement l'intégration pendant des années, cela peut provoquer comme réponse chez les citoyens du racisme" et une "attitude très négative à l'égard de certains migrants, en particulier d'origine marocaine, notamment les Berbères à Anvers", a-t-il reconnu.
Le tribunal d'Anvers a condamné le 11 février le chef et une quarantaine de membres d'un groupuscule islamiste, Sharia4Belgium, pour avoir envoyé des jeunes combattre aux côtés des jihadistes en Syrie. Ses membres, en grande partie d'origine marocaine, prêchaient notamment leurs thèses radicales en pleine rue dans cette ville portuaire flamande.
24 mars 2015
Source : AFP