Israël prévoit de forcer des migrants africains clandestins à choisir entre l'expulsion vers un "pays tiers sécurisé" en Afrique ou la prison, a indiqué mercredi le ministère de l'Intérieur.
Selon un communiqué du ministère, la justice a donné son accord à cette nouvelle mesure qui devrait être mise en place "dans les jours à venir". Mais dès l'annonce, six organisations locales et internationales de défense des migrants dénonçaient dans un communiqué une décision "illégale".
Une porte-parole de l'Intérieur a refusé de citer les "pays tiers" concernés, mais la presse et des associations évoquaient le Rwanda et l'Ouganda. Deux pays que les six organisations jugent peu sûrs, des migrants y ayant déjà été dépossédés de leur argent et de leurs papiers à leur arrivée.
Selon le ministère, cette mesure s'appliquera aux migrants actuellement détenus au centre de rétention de Holot, en plein désert du Néguev (sud), "qui se sont infiltrés en Israël et ne peuvent être expulsés vers leur pays d'origine". Environ 2.000 migrants africains sont détenus à Holot, la plupart venus du Soudan ou d'Erythrée, où ils risquent des persécutions après avoir quitté leur pays clandestinement.
"Un infiltré qui accepte la procédure devra se préparer à partir, un infiltré qui la refuse sera présenté à la justice qui décidera ou non de l'emprisonner", affirme le communiqué assurant qu'Israël prendra en charge le billet d'avion.
Selon la même source, depuis l'année dernière 1.500 migrants "ont rejoint de leur plein gré un pays tiers, en plus de 7.000 autres rentrés dans leur pays d'origine".
L'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch avait affirmé en septembre qu'Israël avait contraint illégalement près de 7.000 migrants érythréens et soudanais à retourner dans leurs pays où certains d'entre eux ont été persécutés.
Selon l'ONU, l'Etat hébreu, qui a construit une clôture le long de sa frontière avec l'Egypte, compte 53.000 réfugiés et demandeurs d'asile, la plupart entrés via l'Egypte. Parmi eux, 36.000 sont originaires d'Erythrée, dont le régime est régulièrement accusé de graves violations des droits de l'Homme, tandis que 14.000 viennent du Soudan en proie à des conflits meurtriers.
1er avr. 2015
Source : AFP