dimanche 24 novembre 2024 02:42

L’Allemagne, 1ère terre d’immigration en Europe

L’Allemagne ne fait pas d’enfants, mais elle a des immigrants. Surtout depuis 2008, depuis le début de la crise. Comme le montre le tableau ci-dessus (indiquant à gauche les entrées, au milieu les sorties et à droite le solde migratoire).

En 2013, le solde migratoire était positif de plus de 400 000 unités. Ce qui, selon ce qu'affirme une note parue le 30 mars sur le site de l'Ambassade d'Allemagne en France, fait de l'Allemagne la 1ère terre d'immigration en Europe, la seconde au monde derrière les USA. Or, les démographes allemands estiment que d’ici 2050 le nombre de personnes en état de travailler devrait baisser de 36%. Selon une étude de l’Institut de recherche pour le marché du travail et les professions (IAB) et de l'Université de sciences appliquées de Coburg pour la Fondation Bertelsmann, il passerait de 45 à 29 millions. Enorme ! Pour compenser la dénatalité chronique du pays et ce fossé à venir, l'Allemagne va avoir besoin d'accueillir entre 276 000 et 491 000 immigrés non-européens par an d'ici à 2050 - soit deux à quatre fois plus qu'actuellement.

Pour l’instant, c’est de l’intérieur de l’Union européenne que proviennent plus de la moitié des migrants. Deux zones géographiques alimentent l’immigration en Allemagne. Les pays de l’ancienne Europe de l’Est (Pologne, Roumanie, Bulgarie, Hongrie) et le Sud de l’Europe (Espagne, Italie, Grèce) frappé par la crise. Le tableau ci-dessus indique clairement que le solde migratoire a fortement augmenté à partir de 2008. Parallèlement à la crise de la zone euro.

Mais les autorités allemandes et la classe politique s’interrogent sur une évolution des normes en vigueur en matière d’immigration. Faut-il adopter, comme le suggère le SPD,  le modèle canadien et insérer un système d’immigration en fonction des besoins du marché du travail allemand ? De leur côté, les tenants d'une réforme au sein de la CDU, à l'instar de Jens Spahn, ne proposent pas d'instaurer un nouveau modèle mais plutôt d'amplifier les dispositions actuelles. Il s'agirait, par exemple, de baisser le salaire exigé pour pouvoir s'installer en Allemagne, d'autoriser les étudiants étrangers qui terminent leurs études en Allemagne à y rester plus longtemps pour chercher un emploi ou encore de développer les écoles allemandes à l'étranger

Selon le rapport fédéral 2013 sur les migrations, le nombre de Roumains immigrant en Allemagne a été multiplié par six depuis 2006, année précédant leur entrée dans l'UE, et le nombre de Bulgares par huit. Quant à la Croatie, entrée dans l'UE le 1er juillet 2013, elle a vu le nombre de ses immigrants en Allemagne augmenter de 95 % en 2013.

Selon ce même rapport, c'est toutefois du sud du continent que sont venues les poussées migratoires les plus fortes ces dernières années. En 2013, le nombre d'arrivants italiens a bondi de 35 % par rapport à 2012, le nombre d'Espagnols de 17 %. Nombreux sont également les Grecs a avoir pris le chemin de l'Allemagne.

Pour ces personnes, souvent jeunes et qualifiées mais confrontées à des taux de chômage très élevés dans leurs pays, l'Allemagne est actuellement une terre d'opportunités. Elles y sont accueillies à bras ouverts par beaucoup d'entrepreneurs allemands, et souvent, elles bénéficient d'aides à l'intégration (cours de langue, etc.).

07 avril 2015, LM

Source : ouest-france.fr

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