jeudi 4 juillet 2024 08:25

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l'Espagne doit mieux lutter contre les violences policières infligées aux migrants (Conseil de l'Europe)

L'Espagne doit mieux former ses policiers pour éviter qu'ils n'infligent des violences aux migrants tentant d'entrer depuis le Maroc à Melilla, a préconisé jeudi le Conseil de l'Europe, qui dénonce également les violences des forces de l'ordre marocaines.

L'organe anti-torture de l'organisation paneuropéenne, le CPT, dont les experts se sont rendus à Melilla l'an dernier, a "recueilli plusieurs allégations de recours excessif à la force" par des policiers espagnols, au moment où ils procédaient à l'arrestation de migrants irréguliers, a-t-il indiqué dans un rapport publié jeudi.

Les enquêteurs font notamment état d'un incident survenu le 15 octobre 2014, et qui a été filmé par des caméras de surveillance: un migrant a reçu "au moins huit coups de matraque" alors qu'il était en train de descendre de la clôture érigée entre le Maroc et le territoire de Melilla. Le CPT "demande qu'une enquête diligente et efficace soit menée concernant cet incident et recommande que des mesures soient prises pour améliorer la formation" des policiers.

Par ailleurs, des étrangers rencontrés par les délégués du CPT ont raconté qu'après avoir été refoulés vers le Maroc, ils avaient été frappés à coups de pieds, de bâtons et de branches d'arbres par des membres des Forces auxiliaires du Maroc, une unité de maintien de l'ordre.

Certaines violences infligées par les fonctionnaires marocains auraient également eu lieu "à l'intérieur des clôtures frontalières situées sur le territoire espagnol", selon le CPT qui recommande "qu'aucun étranger ne soit remis à ces forces (marocaines) en raison des risques de mauvais traitement".

Le Conseil de l'Europe s'inquiète par ailleurs d'une loi adoptée fin mars en Espagne pour légaliser le refoulement "automatique" des immigrants aux frontières des enclaves de Ceuta et Melilla, sans même recueillir leur identité ou les laisser demander l'asile.

Les autorités espagnoles ne doivent pas procéder à de tels refoulements sans avoir au préalable "identifié les personnes ayant besoin d'une protection" et "évalué leurs besoins", plaide le CPT.

En janvier à Madrid, le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Nils Muiznieks, avait déjà fait part de sa préoccupation face à cette législation qui, selon lui, signifie "le début de la fin du système de droit d'asile".

Le ministre espagnol de l'intérieur, Jorge Fernandez Diaz, a justifié cette loi par le droit "fondamental" de l'Espagne "de protéger ses frontières" et assuré que ces refoulements respecteraient les conventions internationales.

9 avr 2015

Source : AFP

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