Ne pas diaboliser l'immigration, et en donner une image positive : c'est le défi d'une campagne lancée dans le métro de Londres. Sous le slogan "Je suis un immigré", plusieurs Anglais d'origine étrangère posent fièrement sur des affiches colorées, en indiquant d'une phrase ce qu'ils apportent à la société.
L'affichage, à l'initiative de l'organisation Mouvement contre la xénophobie (MAX), en pleine campagne électorale, veut "célébrer les immigrés, et ne pas les dénigrer", assurant qu'ils sont un élément dans le "tissu" de la société britannique.
Casque de pompier sous le bras, Lukas Belina, d'origine polonaise, dit "sauver des vies depuis sept ans" et que "votre vie peut être la prochaine".
La professeure Baljeet Ghale, d'origine kenyane, dit avoir appris l'anglais à plus de deux mille quatre cents étudiants, tandis que l'infirmière Rosemarie Ramkissoon défend son activité auprès de patients atteints de dépression et de schizophrénie depuis quinze ans.
La campagne a été lancée il y a quarante-huit heures, alors que les principaux partis britanniques en lice pour les législatives plaident pour un durcissement des contrôles aux frontières. Le UKIP (United Kingdom Independence Party), en particulier, tient un discours xénophobe et antieuropéen.
Depuis dix ans, deux cent mille à trois cent mille personnes entrent au Royaume-Uni chaque année, un niveau sans précédent. Conservateurs et travaillistes sont sur une ligne très similaire sur le sujet, promettant de faire baisser ce nombre. Mais aucun parti n’a su, pour l’instant, expliquer comment il comptait s’y prendre.
13 avril 2015
Source : LeMonde