Le mouvement anti-islam allemand Pegida a reçu lundi à Dresde (est de l'Allemagne) le soutien du leader populiste néerlandais Geert Wilders qui a dénoncé "l'islamisation de la société" devant environ 10.000 personnes, loin des 30.000 annoncées.
Pegida, qui comptait sur la venue du député populiste pour faire le plein de partisans, n'a rassemblé que 10.000 personnes, selon l'agence allemande DPA, alors que la police de Dresde, contactée par l'AFP, a indiqué qu'elle ne donnerait pas de chiffres.
Ce rassemblement constitue toutefois une déception pour Pegida qui, après avoir atteint son record en janvier -25.000 supporters après les attentats contre Charlie Hebdo-, peine depuis à rassembler.
"Nous en avons assez de l'islamisation de la société", a lancé M. Wilders, qui s'exprimait en allemand, installé à une tribune devant laquelle était accrochée une banderole indiquant: "non-violents et unis contre la guerre des religions sur le sol allemand".
Réputé pour ses formules incendiaires -il a comparé le Coran à "Mein Kampf" et assimilé l'islam à une religion fasciste-, Geert Wilders a déclaré que les immigrés devaient "adopter nos valeurs et non l'inverse".
Surnommé "capitaine peroxyde" en raison de sa chevelure blonde, le leader du Parti pour la liberté (PVV) ne se déplace jamais sans une protection policière. Il doit être jugé aux Pays-Bas pour "incitation à la haine" après avoir déclaré en mars 2014 vouloir "moins de Marocains" dans son pays.
"Nous ne détestons pas les musulmans, mais ils doivent s'intégrer", a-t-il assuré lundi soir, demandant le rétablissement des contrôles au sein des pays de l'espace Schengen.
Dans l'après-midi, un peu plus de 2.000 personnes ont manifesté contre Pegida et la venue de M. Wilders.
Plusieurs voix s'étaient également élevées, à l'image du ministre-président du Land de Saxe, le conservateur Stanislaw Tillich, qui a menacé de conséquences lourdes si des paroles racistes venaient à être proférées durant le rassemblement.
Hostile à l'islam et aux réfugiés, le mouvement Pegida, né en octobre dernier, a régulièrement gagné en audience jusqu'à rassembler le 12 janvier 25.000 personnes dans les rues de Dresde.
Le mouvement s'est ensuite essoufflé, miné par des querelles internes et les frasques de son fondateur, Lutz Bachmann, poussé à la démission fin janvier après la publication d'une photo le montrant en train de singer Hitler, avant de réintégrer le mouvement un mois plus tard.
14 avr. 2015
Source : MAP