jeudi 4 juillet 2024 08:29

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La Libye, plaque tournante de l’émigration africaine

Les catastrophes se suivent dans l’indifférence quasi générale : 400 personnes seraient mortes dimanche 12 avril sur les quelque 550 que transportait une embarcation de fortune partie des côtes libyennes. Ce nouveau naufrage en Méditerranée, sur l’une des routes les plus meurtrières du monde, illustre la situation alarmante des migrants installés en Libye, et, plus encore, de ceux qui ne font que transiter par ce pays en plein chaos.

Le nombre de migrants en Libye est très difficile à estimer, les ONG et les ambassades ayant quasiment toutes déserté le pays en raison des affrontements entre les différentes factions qui luttent pour le pouvoir depuis la chute Mouammar Kadhafi, en 2011. En août 2014, l’UNHCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés) dénombrait 37 000 personnes enregistrées à Tripoli et Benghazi, se disant « gravement préoccupé » pour leur sécurité. « Ce ne sont pas des données structurelles, les chiffres varient beaucoup avec les mouvements migratoires », explique Delphine Perrin, juriste et chercheuse à l’université d’Aix-Marseille, qui rappelle qu’« avant d’être un pays de transit, la Libye est d’abord un pays d’arrivée. Il y a toujours eu des étrangers qui se rendent sur place pour travailler ».

Des déplacements inscrits dans l’histoire

S’ils ont été accentués par le conflit libyen et les révolutions arabes, les mouvements migratoires sont profondément ancrés dans l’histoire du pays. En raison de son positionnement géographique, la Libye a vu les populations nomades sahariennes transiter sur son territoire depuis des siècles. À la fin des années 1990, Mouammar Kadhafi avait de surcroît encouragé les migrations de travailleurs vers la Libye, attirés par ses ressources, notamment pétrolières. Le guide de la révolution libyenne avait alors « mis en place une stratégie d’ouverture des portes qui s’inscrivait dans un projet panafricain, afin de gagner du crédit auprès des leaders de la région », explique Ferruccio Pastore, directeur du FIERI (Forum for International and European Research on Immigration). Cette orientation politique a provoqué un afflux massif de migrants, en provenance de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, du Nigeria, du Mali, du Sénégal, dont la situation s’est détériorée, surtout à partir des années 2000.

L’impact de la guerre

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