Les migrants arrivés en Italie de manière irrégulière doivent s'attendre à un parcours compliqué, même quand ils ont le droit de demander l'asile politique ou le statut de réfugié.
Plusieurs cas de figure sont envisagés par la loi italienne et les règles internationales.
L'étranger "qui entre de manière irrégulière en Italie est sujet à l'expulsion, sauf s'il demande la protection internationale", précise le site du ministère de l'Intérieur.
"Dans ce cas de figure et dans l'attente de vérifier s'il remplit les conditions, le demandeur d'asile est envoyé dans des centres d'accueil spéciaux", selon la même source.
"Tous les migrants demandent l'asile", affirme à l'AFP Flavio Di Giacomo, porte-parole en Italie de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
"Nos représentants sont présents à chaque arrivée de migrants, vérifient la présence de groupes vulnérables (femmes enceintes, mineurs, personnes âgées, NDLR) et informent les migrants de leurs droits", précise M. Di Giacomo.
Les Centres de premiers secours et accueil (CPSA) sont ceux où les immigrés reçoivent les premiers soins médicaux, sont photographiés et peuvent demander la protection internationale.
Ils sont ensuite transférés dans les Centres d'accueil pour demandeurs d'asile (CARA) pour une identification formelle et le début de la procédure concernant la protection internationale.
"Depuis l'année dernière et l'arrivée massive de migrants", environ 170.000 personnes, "le gouvernement italien a organisé l'ouverture d'environ 1.600 Centres d'accueil extraordinaires (CAS) qui vont de l'appartement hébergeant 5-6 personnes aux casernes ou hôtels pour des groupes de 100-200 personnes", ajoute le porte-parole de l'OIM.
Les étrangers qui ne remplissent pas les conditions pour obtenir la protection internationale sont transférés dans des Centres d'identification et expulsion (CIE) où ils restent un maximum de 18 mois, le temps nécessaire pour les autorités de les identifier et de les rapatrier, ajoute le ministère.
"L'année dernière, environ 60% à 70% des demandeurs ont reçu une certaine protection, du statut de réfugié à celui de protection humanitaire. Et au bout de six mois, ils ont le droit de travailler", précise M. Di Giacomo.
Comme les centres, sauf ceux d'expulsion, sont des centres ouverts, les migrants se décident souvent à les abandonner et poursuivre leur voyage en allant dans d'autres pays d'Europe, même s'ils n'en ont pas le droit, rappelle M. Di Giacomo, prenant comme exemple les Syriens et Erythréens qui souhaitent tous parvenir en France, en Allemagne ou en Scandinavie.
"N'oublions pas que l'an dernier deux personnes sur trois ont continué leur chemin vers les pays européens", indique sur ce point Mgr Giancarlo Perego, qui dirige Migrantes, un centre catholique d'aide aux migrants.
Les mineurs entrés irrégulièrement en Italie ne sont pas concernés par ces dispositions et bénéficient automatiquement des droits garantis par la Convention sur les droits de l'enfant adoptée en 1989 par l'ONU.
Il existe un autre cas de figure, assez fréquent en Italie: les migrants arrivent illégalement à bord d'une embarcation et descendus sur la terre ferme disparaissent dans la nature avant l'arrivée des forces de l'ordre.
17 avr. 2015
Source : AFP