Près de 700 personnes sont décédées dimanche dans les eaux de la mer Méditerranée. Quelques jours auparavant, quasiment dans les mêmes conditions 400 personnes étaient déjà mortes. Depuis le début des années 2000, ce sont ainsi plus de 20 000 êtres humains qui ont disparu, après avoir embarqué sur des navigations de fortune, risquant leur vie tout simplement dans l’espoir d’un lendemain meilleur.
Cette liste macabre doit cesser de s’allonger semaine après semaine.
Les gouvernements des pays d’Europe, et du bassin méditerranéen doivent réagir immédiatement et prendre des mesures efficaces sans attendre.
Sans quoi, l’horreur va continuer, et d’autres drames identiques, voire plus meurtriers, se reproduiront. La non assistance à migrants en danger doit cesser.
L’immigration ne doit plus être un sujet instrumentalisé par des forces politiques, provoquant peurs et fantasmes semblant tétaniser bon nombre de responsables politiques. Les migrants ne sont pas des coupables, ils sont des victimes des grands désordres du monde du 21e siècle.
A contre courant du flot de paroles mensongères et simplistes que l’on entend, un débat apaisé et sérieux doit avoir lieu en France et en Europe, sur les politiques d’immigration. Eclairés par des arguments rationnels, nos concitoyens doivent se forger une opinion et saisir tous les enjeux de ces difficiles problématiques.
Convaincu que nous ne pourrons vivre réellement libre si nous laissons des milliers d’êtres humains périr dans le silence des eaux glacées des calculs égoïstes, le Musée de l’immigration, fidèle à la mission que lui ont confié les pouvoirs publics, entend prendre toute sa place dans cette réflexion exigeante.
19 avril 2015, Benjamin Stora
Source : mediapart.fr