jeudi 4 juillet 2024 06:22

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Montréal vibre au rythme de mélodies arabo-andalouses interprétées avec maestria par maître Abdelfettah Bennis

En ce début de printemps, un air de musique arabo-andalouse a soufflé, samedi soir, sur la ville de Montréal où un large public mélomane a pu apprécier, au prestigieux Musée des Beaux Arts de la métropole canadienne, la prestation distinguée du célèbre chanteur marocain Abdelfettah Bennis et de son orchestre.

Organisé en collaboration avec le Consulat général du Royaume du Maroc à Montréal en partenariat avec le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), ce concert, présenté à l'occasion de l'exposition "Merveilles et mirages de l'orientalisme : de l'Espagne au Maroc, Benjamin Constant en son temps" (31 janvier- 31 mai 2015), a emmené l'audience, deux heures durant, dans un voyage magique à travers le temps à la découverte de la musique "Al ala", cet art musical ancestral si riche et diversifié.
Dans une salle archicomble et devant une assistance issue de divers horizons, dont plusieurs membres de la diaspora marocaine, venue en masse pour goûter au charme de ce genre musical méconnaissable des Canadiens, maître Bennis et son orchestre ont offert un spectacle grandiose qui a subjugué le public, dont certains ont découvert pour la première fois cet héritage andalou, dont les sonorités et les mélodies résonnent depuis des siècles dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen.
Ainsi, dans une ambiance festive et bon enfant, l'orchestre fassi a envoûté l'auditoire qui a été gratifié d'un répertoire de célèbres noubas et chants sublimes qui reflètent le raffinement et le charme de ce patrimoine musical authentique.

Après quelques préludes instrumentaux, les instrumentistes, vêtus, dans la pure tradition marocaine, de djellabas blanches, chaussés de babouches jaunes et coiffés de tarbouches rouges, ont interprété à merveille, sous des salves d'applaudissements et parfois des youyous, des classiques de Tarab andaloussi, dont la "Nouba Al-Istihlal" et son "Insiraf Koddam", la "Nouba Al Maya", "Chams Al-âachiy" (coucher du soleil) et la célèbre qasida (poème) "Al Fiyachiya", connue communément sous le nom de "Ana Mani Fiyach".

Tout au long de cette soirée des plus mémorables, le public a vibré aux rythmes des "oud" (luth), "alto", "violon", "taar" et "derbouka", tout en étant transporté par la poésie et les fameux rythmes de la musique maroco-andalouse qui témoigne depuis la nuit des temps de la magnificence de la civilisation marocaine et andalouse.

Ces chansons exécutées avec maestria par la troupe fassie devant un public enthousiasmé, où les mélodies et chants de musique andalouse se sont enchaînés, entrecoupés de ritournelles instrumentales, ont été également agrémentées par des "maouals" (improvisations vocales), des chants religieux et panégyriques à la gloire du prophète Sidna Mohammed tels que "Allahu Masali Ala Almostafa" ou "Talaâa Al Badrou Alayana" et des extraits de "qasaid" (poèmes) d'un autre genre musical aussi riche, celui de l'art du Melhoun, dont la célèbre et immortelle qasida "Lghzal Fatma".

Tout au long de cette soirée intimiste, marquée par la présentation d'un récital bien garni, au grand bonheur notamment des mélomanes marocains résidant à Montréal, nostalgiques de cet art, les membres de l'orchestre ont démontré toute l'étendue de leur talent et de leur parfaite maîtrise de ce style musical.

A la fin de cette performance musicale de plus de deux heures, maître Abdelfettah Bennis et son orchestre ont eu droit à un tonnerre d'applaudissements et à une standing ovation d'un public qui a été ensorcelé, le temps d'une soirée, par les rythmes d'une musique arabo-andalouse qui a pu résister durant des siècles à tous les styles et modes de musique moderne, grâce à sa notoriété et son enracinement dans la tradition et la culture artistique marocaine.

Certes, ce concert offert par des artistes hors-pair, était limité dans le temps mais il restera, à n'en point douter, longtemps gravé dans les esprits des Montréalais, grâce à cette performance magistrale qui a émerveillé l'assistance et fait en même temps la promotion de ce style musical outre atlantique, ont confié des Marocains résidant à Montréal, approchés par la MAP.

Né en 1962 à Fès, Abdelfattah Bennis est considéré comme l'une des plus belles voix du répertoire de "tarab al Ala" de la capitale spirituelle du Royaume.

Influencé par la musique arabo-andalouse et les chants religieux, il fréquente assidûment depuis son plus jeune âge les Zawiyas, à travers la pratique des chants du "Madih" et de "Samaa".

Issu d'une famille amoureuse de "tarab andaloussi", il sera formé par le regretté Haj Abdelkrim Raïss, l'une des icônes et figures incontestables de ce genre musical et sera l'un des membres les plus actifs de l'orchestre portant le nom de son maître qu'il accompagnera dans plusieurs tournées au Maroc et à l'étranger.

Aujourd'hui, Abdelfettah Bennis est aussi considéré comme l'un des meilleurs chantres de la poésie soufie du Maghreb et du monde arabe.

19 avr. 2015,Hassan EL AMRI
Source :MAP

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