Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, a dénoncé mardi "les passeurs de la mort" à l'origine du naufrage dans lequel 800 personnes ont péri en Méditerranée, assurant que les migrants étaient partis de territoires sous contrôle des milices en Libye.
"Nous condamnons l'acte des passeurs de la mort. Les migrants étaient partis de territoires contrôlés par des milices qui échappent à l'autorité légitime des institutions étatiques", a souligné le ministre lors d'un entretien téléphonique à l'AFP.
Le chef de la diplomatie a expliqué qu"'outre l'Etat islamique (EI), il existe dans l'ouest libyen un règne de marchands de la mort" qui sont à l'origine de l'envoi vers l'Europe de milliers de migrants clandestins sur des bateaux surchargés.
M. Dayri, qui se trouve en Indonésie pour un sommet Asie-Afrique célébrant le 60ème anniversaire du Mouvement des non-alignés, a également "condamné l'exécution de 28 Ethiopiens de confession chrétienne" par des jihadistes en Libye. L'organisation Etat islamique a diffusé dimanche une vidéo montrant leur exécution.
"La solution" pour mettre un terme à ces exactions est de "former un gouvernement d'union nationale, qui est plus que jamais d'une nécessité impérieuse", a souligné le ministre.
La Libye est en proie à l'anarchie et deux gouvernements rivaux --l'un reconnu internationalement et basé à Tobrouk (est), l'autre, proche des islamistes, siégeant à Tripoli-- se disputent le pouvoir.
M. Dayri a en outre appelé la communauté internationale à "faire pression" sur les représentants de Tripoli participant aux négociations de Skhirat (Maroc), sous l'égide de l'ONU, afin de parvenir à la constitution d'un gouvernement d'union nationale.
L'émissaire de l'ONU, Bernardino Leon, avait annoncé dimanche que les négociations étaient désormais "très proches" de déboucher sur "un accord final".
Mais selon le ministre, les représentants de Tripoli "ne lâchent pas du lest".
21 avr. 2015
Source : AFP