jeudi 4 juillet 2024 06:24

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L’Etau se resserre sur les migrants irréguliers de Nador

La pression s'accentue de plus en plus sur les migrants irréguliers à Nador. Huit personnes ont été arrêtées avant-hier au souk hebdomadaire de  Salwane. Il s’agit de la quatrième opération coup de poing menée en une semaine seulement par les forces de l’ordre.  Plusieurs témoignages ont rapporté qu’un vaste ratissage a eu lieu depuis mardi dernier à Lakhmis Lakdim, Afrat, Bedoya et dans la forêt de Bolingo. 

Selon Omar Naji, membre de l’AMDH-section Nador,  un campement de migrants subsahariens installé à Lakhmis Lakdim a été attaqué le vendredi vers 7H du matin par les Forces auxiliaires. Ces dernières se sont contentées de démolir les tentes de fortune dressées par les migrants et de brûler les gilets de sauvetage et les pneus en caoutchouc trouvés sur place. « Jadis ces forces procédaient à l’incinération des tentes et des affaires personnelles des migrants, mais cette fois-ci, elles ont renoncé à agir de la sorte », nous a-t-il confié avant de préciser que deux personnes ont été blessées au cours de cette opération. 

De son côté, l’Association Asticude de Nador a rapporté que jeudi dernier vers 9h du matin, un autre camp des migrants installé dans la forêt dénommée Bolingo a été attaqué par des dizaines membres des forces de l’ordre. Au total 27 migrants de nationalités nigériane, ghanéenne et sénégalaise ont été arrêtés dont trois femmes. Ces dernières dont l’une disposait d’un récépissé de carte de séjour, ont été refoulées vers Rabat.  L’équipe d’Asticude  dépêchée sur place a constaté également trois cas de blessures légères. 

Pourtant, la multiplication de ces opérations de ratissage et de rafles de migrants irréguliers installés à Nador et le renforcement de contrôle et de surveillance autour des présides occupés de Mellilia et de Sebta ont engendré un autre phénomène qui demeure actuellement  limité, à savoir le retour des pateras. «L’Espagne a tout fait pour rendre la vie dure aux migrants subsahariens.  Elle vient de durcir sa législation et de renforcer ses contrôles sans parler des refoulements à chaud adoptés depuis peu. Et du coup, de plus en plus de migrants pensent désormais à s’embarquer sur des bateaux de fortune pour rejoindre l’Europe en ces temps où les conditions métrologiques sont favorables », nous a indiqué Mohamed Benaïssa, président de l'Observatoire du Nord des droits de l’Homme avant d’ajouter : «Et c’est dans ce cadre qu’il faut analyser l’incident de Playa Blanca à Tanger où 22 candidats à l'immigration irrégulière ont tenté de forcer le passage d'un centre de surveillance des Forces auxiliaires». 

A ce propos, l’agence MAP a rapporté qu’un groupe de Subsahariens ont effectivement essayé,  vendredi aux alentours de 6h, d’accéder par la force à un centre des FA implanté dans la région dite «Playa Blanca» et chargé de surveiller le littoral. Une tentative qui a mal tourné puisque ces migrants auraient jeté à la mer un membre des Forces auxiliaires qui a disparu au milieu des flots. 
Les membres de ce groupe ont été neutralisés et l'embarcation pneumatique dont ils se servaient a été saisie. Ils seront déférés devant la justice une fois que les procédures et les dispositions juridiques entreprises sous la supervision du parquet général compétent prendront fin.

27 Avril 2015, Hassan Bentaleb

Source : Libération

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