La stratégie adoptée par le Maroc dans le domaine de l'immigration et de l'asile, constitue une approche exemplaire de la coopération Sud-Sud, notamment entre les pays africains, ont indiqué lundi à Rabat les participants à un colloque international sur "le Maroc, un pays d'immigration africaine".
Les intervenants à cette rencontre internationale de trois jours organisée par la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat-Agdal en partenariat notamment avec l'Université du Maine en France et l'université de Bamako des Sciences juridiques et politiques, ont souligné que cette stratégie s'articule autour de quatre grands axes, à savoir l'intégration des immigrés, la gestion du flux migratoire dans le cadre du respect des droits humains, la mise en place d'un cadre institutionnel adéquat et la mise à niveau du cadre juridique.
Cette stratégie, ont-ils poursuivi, est de nature à renforcer la coopération entre le Maroc et l'Afrique, en particulier, dans ses aspects sociaux, humains, économiques et politiques. Elle contribuera également à la mise en œuvre d'une politique publique intégrée, globale et humaine dans le domaine de l'immigration et l'asile, ont-ils dit, faisant remarquer que le Maroc est passé d'un pays émetteur d'immigration et de passage, notamment pour les immigrés subsahariens à un pays d'accueil et de résidence pour ces immigrés.
Selon eux, cette stratégie, la première du genre à l'échelle arabe et africaine, est le résultat d'une réflexion commune à même d'apporter des réponses aux principales questions sociales, économiques et culturelles relatives à la problématique de l'immigration. Ils ont, dans ce sens, fait observer que cette initiative comprend un programme au profit des immigrés en vue de leur insertion dans la société marocaine.
Les participants à cette rencontre ont par ailleurs souligné l'importance de l'opération exceptionnelle de régularisation de la situation des étrangers en séjour irrégulier au Maroc, qui a permis en 2014 de remettre 18.000 cartes de séjour à des demandeurs d'asile et leurs familles.
Sur un autre registre, les intervenants ont mis en avant les nouvelles dispositions de la constitution de 2011 qui garantissent le principe de non-discrimination et l'égalité de droits entre nationaux et étrangers, mettant l'accent sur l'impératif d'adapter les mesures prises par le Maroc dans le domaine de la gestion de l'immigration avec les changements accélérés constatés au niveau des flux migratoires vers le Maroc, notamment sur les plans économique, social et humain.
Réagissant au naufrage de centaines de migrants clandestins au large de la Méditerranée, les participants à ce colloque, ont souligné la nécessité de mettre en place une stratégie régionale en matière de gestion des flux migratoires, portant principalement sur le développement économique et social des pays émetteurs de l'immigration.
Le programme de ce colloque comprend des séances plénières qui s'articulent autour de plusieurs questions, telles que "Quelques aspects des relations du Maroc avec son espace africain", "l'immigration et les droits de l'Homme", "aspects socioéconomiques de l'immigration", "les Nations Unies et la question de l'immigration", "les aspects sécuritaires de gestion des flux migratoires", des ateliers sur "les conditions de l'immigré", "droits d'asile et réfugiés", outre des expositions artistiques et des spectacles de danse et de musique africaines.
Ont pris part à ce colloque, le coordonnateur résident des Nations Unies au Maroc, Bruno Pouezat, le recteur de l'université de Bamako des sciences juridiques et politiques, Abdoulay Diarra, le doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat-Agdal, Elhabib Eddaqqaq et le directeur de l'institut des études africaines de Rabat, Yahya Aboulfarah.
27 avr. 2015
Source : MAP