jeudi 4 juillet 2024 06:21

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Wallers : un fils de mineur immigré organise une balade autour de la mine

Les événements de « Charlie Hebdo » ont donné l’envie à l’association Club Citoyen, présidée par Zinédine Ouahbi, d’organiser une « action avec un esprit de convivialité ». Le sujet est tout trouvé, chez nous. La mine est ses mineurs, qui, s’en souvient-on assez, étaient de toutes couleurs et origines...

Non, pas question pour lui que ce soit une marche pour les anciens mineurs marocains. Trop réducteur. Même si Zinédine Ouahbi veut rendre leur place aux mineurs originaires du Maghreb dans la mémoire collective, c’est la mine et la culture de la mine qu’il veut mettre en avant. Le 1er mai en organisant à Wallers une promenade au départ du site minier. Balade oui, plutôt que marche. Rien de revendicatif dans ce rendez-vous. Ce qui est souhaité, afin d’honorer l’esprit de nos anciens, qui de toutes origines ont partagé leurs joies et leurs peines en allant au fond. Leur choix du 1er mai s’imposait, qui est d’abord une fête. Le trajet aussi, entre le chevalet de Wallers et celui de Dutemple, cinq kilomètres sécurisé pour les familles aussi. Zinédine se demande « si les jeunes de Dutemple savent encore ce qu’il y a derrière ce chevalet ». Lui-même fils de mineur, il se souvient avec émotion de son enfance à Condé. Communautés mêlées, des discriminations aussi, certes . Mais Italiens, Flamands ou Espagnols étaient aussi victimes d’un racisme parfois violent. Et pour Zinédine, ce sont les Polonais qui en ont le plus souffert, eux « remis dans les trains » lors de la crise des années 1930.

RDV à 9h devant le siège de la CAPH. Les organisateurs porteront une tenue de mineur.

Club citoyen

Cette association, créée en 2008, est en quelque sorte l’héritière d’une autre nommée « Mémoire ». Comme cette dernière, elle veut travailler sur l’histoire mais en contribuant aussi à l’engagement citoyen. « Une société qui n’a pas d’histoire n’existe pas. » Elle s’est focalisée sur la mine et en particulier les mineurs venus d’Algérie et du Maroc, en constatant un véritable manque sur le sujet. Logique : transplantés, en difficulté avec la langue française, ces arrivants n’avaient guère de moyens de se faire entendre. L’accession du bassin minier au patrimoine mondial de l’UNESCO « a réveillé un petit peu » le club. Qui prévoit une exposition pour début 2016, ainsi qu’un site Internet pour rassembler archives et témoignages. Pour ce « travail de fourmis », le club est aidé par un sociologue et une centaine de bénévoles.

27/04/2015, Michaël Largillet

Source : lavoixdunord

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