Le traitement du dossier relatif à l'immigration clandestine demeure une responsabilité commune avec les pays subsahariens et ceux du Nord de la Méditerranée, a souligné le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Anis Birou.
Les immigrés clandestins, qui affluent par dizaines de milliers vers le Maroc, ne cherchent pas à s'y installer, mais veulent rejoindre l'Europe, notamment la France, l'Allemagne, les pays scandinaves, l'Espagne et l'Italie, a expliqué le ministre dans un entretien accordé au site électronique Deutsche Welle.
Le Royaume, qui déploie des efforts considérables dans ce domaine, a signé récemment une convention avec l'Union européenne (UE) qui lui a accordé, dans une première phase, une aide de 10 millions d'euros destinée au financement de programmes sociaux en vue de l'intégration des migrants dont la situation a été régularisée au Maroc, dont 2 millions d'euros pour la scolarisation des enfants des migrants, 2 millions d'euros pour la couverture médicale des migrants, 3 millions d'euros pour financer le programme de qualification professionnelle au profit de 1500 migrants ainsi que le programme d'assistance à 1500 femmes migrantes vivant dans des conditions difficiles, a fait savoir le ministre.
Il a, de même, indiqué que ses entretiens, au cours de la semaine du Maroc organisée du 20 au 26 avril à Francfort et à Dusseldorf en Allemagne, avec la Secrétaire d'Etat au ministère allemand de l'Intérieur, Emily Haber, la ministre chargée des Migrations, des réfugiés et de l'intégration, Aydan Ozoguz, outre d'autres responsables allemands, lui ont permis de souligner le rôle leader que joue l'Allemagne en Europe ainsi que la responsabilité incombant à ce pays quant au traitement du dossier relatif à l'immigration.
Le Maroc, a-t-il ajouté, considère que le rôle de l'Allemagne est primordial afin d'assurer le succès de la politique migratoire du Royaume qui a régularisé la situation de 20.000 immigrés sur un total de 28.000, principalement originaires des pays subsahariens, outre la régularisation de la situation de plus de 3.000 Syriens.
Au-delà du volet sécuritaire, a souligné le ministre, la stratégie marocaine de migration repose sur une approche englobant les dimensions de développement, de solidarité, d'assistance des pays émetteurs d'immigration, en plus des aspects humanitaire, social et juridique en vue de l'insertion des immigrés.
S'agissant de la proposition de l'Allemagne concernant l'ouverture de centres d'accueil pour les demandeurs d'asile dans les pays de transit, Anis Birou a précisé que le Maroc préconise l'adoption d'une approche proactive dans le traitement du phénomène de l'immigration clandestine en offrant des alternatives aux candidats à l'émigartion, telles la réalisation de petits projets, afin de les inciter à renoncer à l'idée d'émigrer et à vivre dignement dans leurs pays.
A cet égard, le ministre s'est dit persuadé que le Maroc est en mesure de jouer un rôle principal dans le cadre de la coopération tripartite entre l'Allemagne et les pays subsahariens considérés comme les principaux pays émetteurs d'immigration, affirmant que le Maroc est allé au-delà de l'ouverture de centres d'accueil pour les immigrés, et ce, en régularisant la situation de milliers d'entre eux, "une mesure qui a duré toute l'année 2014, qui a pris fin et qui ne peut être qu'exceptionnelle".
Et d'affirmer que le Maroc agit selon une approche préventive afin de protéger ses frontières et sa société de tout flux migratoire pouvant affecter la stabilité du pays ainsi que l'équilibre de la société et de l'économie.
28 avr. 2015
Source : MAP