Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a dénoncé, mardi, les "conditions désastreuses" de milliers de migrants en Libye, parmi eux des rescapés de naufrages en Méditerranée.
"A la demande des autorités locales, le HCR apporte son aide pour améliorer leurs conditions de vie désastreuses", a déclaré à la presse une porte-parole de l'agence onusienne, Ariane Rummery.
Le nombre de migrants ou de demandeurs d'asile dans le pays maghrébin est passé de 1.455 il y a un mois à plus 2.600 actuellement, hébergés dans huit centres de rétention où le Haut-commissariat est présent.
Selon le HCR, les migrants arrêtés par les autorités et retenus dans ces centres sont notamment originaires de Somalie, d'Erythrée, d'Ethiopie, de Soudan ainsi que de pays d'Afrique de l'Ouest.
L'agence a dans ce contexte demandé la libération de "toutes les personnes très vulnérables, comme les femmes enceintes", ainsi qu'un recours à des mesures alternatives à la détention.
Au total, 36.000 réfugiés et demandeurs d'asile sont recensés sur les registres du haut-commissariat de l'ONU, dont près de 18.000 Syriens forment le plus gros contingent.
La Libye est considérée comme un pays de transit vers l'Europe de migrants africains, mais le trafic s'est intensifié depuis la chute du régime du colonel Kadhafi en 2011 et la montée de l'instabilité de certains pays du Moyen-Orient.
Le 19 avril, le naufrage en Méditerranée d'un bateau vétuste au large de la Libye a entrainé la mort de plus de 700 migrants, après la disparition de quelque 450 autres la semaine précédente.
L'Organisation maritime internationale (OMI), un organisme de l'ONU, estime à un demi-million le nombre de migrants susceptibles de tenter cette année une périlleuse traversée de la Méditerranée.
"Il est temps de réfléchir vraiment à la manière de stopper le passage très dangereux et risqué de migrants sur de petits bateaux" partant du continent africain pour rejoindre les rives européennes, a déclaré le directeur de l'OMI, Koji Sekimizu.
Depuis le début de l'année, quelque 1.750 migrants, hommes, femmes et enfants ont péri en mer, soit 30 fois plus que durant la même période de 2014, selon les chiffres de l'ONU.
28 avr. 2015
Source : MAP