Les ministres de l'Intérieur de la France, du Portugal, de l'Espagne et du Maroc se sont engagés mardi à renforcer leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme, afin notamment de "prévenir les déplacements des combattants" jihadistes.
Ces quatre pays "considèrent essentiel de tarir les sources de l'extrémisme violent en inscrivant leurs actions dans le cadre d'une approche globale", selon une déclaration commune adoptée à l'issue d'un sommet quadripartite tenu dans la banlieue de Lisbonne.
Cette stratégie doit reposer "à la fois sur la lutte contre la radicalisation, notamment sur internet, et sur le renforcement des moyens destinés à prévenir les déplacements des combattants étrangers et contrôler leur retour dans leur pays d'origine et/ou de résidence", ont-ils précisé.
"Le niveau de la menace est extraordinairement élevé", a commenté devant la presse le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, rappelant les récents attentats à Paris, à Tunis ou encore à Copenhague.
Il a insisté sur la nécessité pour l'Union européenne de se doter d'un fichier de passagers aériens, dénommé PNR (Passenger Name Record), afin d'augmenter la "traçabilité" des jihadistes qui s'apprêteraient à revenir de Syrie ou d'Irak.
Ce dispositif doit permettre aux autorités des pays européens "d'avoir une idée précise des chemins qu'ils empruntent" pour les mettre "hors d'état de nuire au moment de leur retour", a-t-il déclaré.
Le ministre français a également prôné la "mise en place de contrôles coordonnés et systématiques au sein de l'espace Schengen".
Outre la lutte contre le terrorisme, les ministres de l'Intérieur des pays de ce "G4", qui se rencontraient pour la troisième fois depuis la réunion à Rabat en 2013, ont décidé de renforcer leur coordination concernant la gestion des flux migratoires et la lutte contre le trafic de drogue.
En matière de migrations, le ministre marocain Mohamed Hassad a fait état d'un "contrôle très efficace grâce notamment à la coopération avec l'Espagne", tout en soulignant que "le Maroc n'est pas le gendarme de l'Europe".
28 avr. 2015
Source : AFP