vendredi 22 novembre 2024 10:32

Italie: MSF critique les centres de rétention et d'accueil pour immigrés

Les centres italiens destinés à accueillir les demandeurs d'asile ou détenir les clandestins avant leur expulsion fonctionnent dans l'urgence et manquent cruellement de moyens, selon une étude présentée mardi à Rome par Médecins sans Frontières (MSF).

La coordinatrice médicale de MSF en Italie, Alessandra Tramontano, a dénoncé devant la presse "la pauvreté de l'assistance sanitaire", s'étonnant de "l'inaction des autorités sanitaires locales et nationales".

"Plus de dix ans après l'institution des centres pour immigrés en Italie, leur gestion semble encore inspirée par l'urgence. En général, les services fournis par ces centres semblent conçus dans l'optique exclusive de satisfaire à grand-peine les besoins de base", a indiqué l'organisation humanitaire dans un communiqué.

Ce qui n'est même pas toujours le cas: Mme Tramontano a cité en exemple l'absence dans certains centres de papier hygiénique ou de savon, ou encore la présence de rats.

"La gestion des centres pour immigrés apparaît en grande partie inefficace", a conclu MSF dans son rapport, en estimant que ces centres ne sont pas en mesure de fournir une protection et assistance aux personnes vulnérables.

L'ONG a demandé la fermeture des centres de Trapani (Sicile) et Lamezia Terme (sud), "totalement inadaptés à abriter décemment des personnes".

L'étude de MSF a été conduite dans 21 centres entre décembre 2008 et août 2009. L'ONG s'est vu refuser l'accès aux centres de Lampedusa et Bari (sud).

"Le climat est de plus en plus hostile pour les immigrés en Italie, comme l'ont démontré clairement les événements de Rosarno" (Calabre, sud), a estimé le directeur général de MSF Italie, Kostas Moschochoritis, devant la presse.

En janvier, des affrontements entre immigrés --des ouvriers agricoles africains employés pour la plupart illégalement pour ramasser oranges et mandarines-- et habitants de Rosarno ont fait plusieurs dizaines de blessés parmi les étrangers, victimes d'une véritable "chasse à l'étranger".

Source : Romandie/AFP

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