jeudi 4 juillet 2024 06:16

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Geert Wilders, député en croisade contre "l'islamisation" des Pays-Bas

 Le député néerlandais d'extrême droite Geert Wilders, présent dimanche au Texas à un concours de caricature de Mahomet près duquel deux hommes ont été abattus après avoir ouvert le feu, affirme être en croisade contre ce qu'il nomme "l'islamisation" des Pays-Bas.

Adepte d'une rhétorique lapidaire, le politicien de 51 ans qui vit sous protection policière permanente est resté fidèle à lui-même lors de son discours prononcé dimanche.

"Nous sommes ici pour nous dresser contre l'islam", a-t-il déclaré à Garland, dans la grande banlieue de Dallas (sud des Etats-Unis) à l'occasion du concours organisé par une association connue pour ses positions anti-islam : "aujourd'hui, trop de nos dirigeants veulent que nous nous taisions".

M. Wilders avait quitté les lieux avant que deux hommes n'ouvrent le feu contre un agent de sécurité près du centre où était organisé le concours.

Chef de file du Parti pour la Liberté (PVV) qu'il a créé en 2006, le député aux cheveux blonds décolorés ramenés vers l'arrière compare le Coran, qu'il qualifie de "fasciste", à "Mein Kampf", le manifeste politique d'Adolf Hitler.

Geert Wilders est l'héritier politique direct du populiste néerlandais Pim Fortuyn, assassiné en 2002, et dit défendre la liberté, "qui disparaîtra au moment où l'idéologie islamiste aura une présence plus forte dans ce pays".

M. Wilders est l'auteur du film anti-islam de 17 minutes "Fitna" ("discorde" en arabe), qui montre notamment des images des attentats du 11 septembre 2001 à New York.

Sa diffusion en mars 2008, malgré l'opposition du gouvernement néerlandais, avait provoqué de vives réactions dans le monde musulman.

 Incitation à la haine

Geert Wilders, qui rejette l'étiquette d'extrême droite, veut faire interdire le Coran et mettre un terme à l'immigration en provenance des pays musulmans.

Après avoir été acquitté en 2011, il est à nouveau poursuivi pour "incitation à la haine" : lors d'un meeting électoral en 2013, il avait promis à ses partisans "moins de Marocains" aux Pays-Bas.

Ces déclarations avaient provoqué un exode au sein de son parti et une vague de protestation sans précédant.
Né en 1963 à Venlo, dans l'est des Pays-Bas, Geert Wilders devient député libéral en 1998.

En désaccord notamment sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, il quitte le parti libéral en 2004 et fonde son propre groupe qui deviendra le PVV en 2006.

 Gilet pare-balle

M. Wilders obtient son plus grand succès politique aux législatives de 2010 dans un pays qui se targue de tolérance multiculturelle : son parti obtient 24 sièges de députés sur 150 et soutiendra le gouvernement minoritaire du libéral Mark Rutte au parlement.

Deux ans plus tard, tenu responsable de la chute de ce gouvernement, son parti n'obtient que 15 sièges de députés aux législatives.

Le PVV était notamment allié au Front national de Marine Le Pen aux européennes de 2014.

Marié à une Hongroise, M. Wilders soigne son image à l'étranger, notamment aux Etats-Unis, où il prononce souvent des discours.

Geert Wilders assure que sa vie et sa carrière ont été marquées par l'assassinat du réalisateur controversé Théo van Gogh, virulent critique de l'islam, tué par un islamiste radical en 2004.

"Depuis l'assassinat de Théo van Gogh, j'ai toujours été entouré de policiers en civil et j'ai été dépouillé de presque toute vie privée", écrit dans son livre celui qui a fait de cette protection permanente un argument politique.

M. Wilders, qui fait l'objet de menaces de mort, dit porter un gilet pare-balle à chaque apparition publique et assure avoir sacrifié sa liberté pour défendre publiquement ses opinions.

Il parle rarement de sa vie privée et n'a jamais réagi aux spéculations selon lesquelles il teint ses cheveux pour cacher de lointaines origines indonésiennes.

4 mai 2015

Source : AFP

Jan HENNOP

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