dimanche 24 novembre 2024 02:30

La communauté des juifs éthiopiens d'Israël

La communauté juive éthiopienne d'Israël regroupe 135.500 personnes, dont plus de 50.000 sont nées dans le pays. Elles descendent de communautés d'Afrique coupées des autres juifs pendant des siècles, et que les autorités religieuses d'Israël ont tardivement reconnues comme membres de la foi juive.

La plupart des juifs éthiopiens sont arrivés en Israël à la faveur de deux ponts aériens organisés en secret en 1984 et 1991.

Ils ont dû franchir un énorme fossé culturel pour s'intégrer, difficilement, dans la société israélienne. Mais des discriminations flagrantes subsistent, malgré des aides publiques. Selon l'Association israélienne pour les juifs éthiopiens, leur revenu moyen par personne est inférieur de 40% à la moyenne.
Plus d'un tiers des familles (38,5%) vivent sous le seuil de pauvreté, contre 14,3% dans l'ensemble de la population juive, et la plupart d'entre eux habitent des quartiers défavorisés.

Dans la prison Ofek au nord de Tel-Aviv où sont détenus les mineurs, 30% appartiennent à la communauté éthiopienne alors qu'ils ne représentent que 3% des jeunes.

Cette communauté a été confrontée à plusieurs affaires. En 2013, des rumeurs ont circulé sur le refus d'accepter les dons de sang de juifs éthiopiens, de crainte du sida. Le ministère de la Santé avait démenti l'existence de tels refus.

La même année, ce ministère a interdit que des moyens contraceptifs soient administrés à des immigrants sans leur consentement, après des informations selon lesquelles des Ethiopiennes avaient été obligées de recevoir des injections contraceptives.

Selon des témoignages, des migrantes s'étaient vu menacer de ne pas obtenir le droit d'immigrer en Israël si elles refusaient de se voir injecter des contraceptifs avant leur départ d'Ethiopie.

Outre les deux vagues de 1984 et 1991, Israël a fait venir des "Falashmoras", des juifs d'Ethiopie convertis de force au christianisme au XIXe siècle et dont les derniers membres considérés comme des ayants-droit à l'immigration étaient regroupés dans des camps de transit en Ethiopie.

Israël a décidé en novembre 2010 que 8.000 Falashmoras pourraient immigrer au cours des quatre années suivantes.

Les Falashmoras ne bénéficient pas de la Loi du retour qui permet à tout juif de la diaspora d'immigrer en Israël et d'en devenir ipso facto citoyen; ils doivent se convertir au judaïsme pour être considérés comme naturalisés.

"Tous ceux qui répondaient aux critères ont pu immigrer en Israël", a assuré à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

4 mai 2015

Source : AFP

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