L'Union européenne souhaite obtenir du Conseil de sécurité de l'Onu l'autorisation de saisir et de détruire les bateaux utilisés pour le transport clandestin des migrants au départ de Libye, mais la Russie s'oppose à de telles destructions, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques.
Un projet de résolution rédigé par la France, la Grande-Bretagne, la Lituanie et l'Espagne propose ainsi que ces navires soient "identifiés, saisis et détruits" dans les eaux libyennes où à terre, avant d'être utilisés par les trafiquants, dit-on de mêmes sources. Le texte invoque le chapitre VII de la charte des Nations unies qui autorise le recours à la force.
D'abord favorable au projet, la délégation russe a ensuite rayé la mention concernant les destructions. Aucun de ses membres n'a pu être interrogé.
Près de 7.000 migrants ont été secourus ce week-end au large des côtes libyennes. Depuis le début de l'année, 1.800 candidats à la traversée de la Méditerranée ont péri en mer, selon le haut commissariat de l'Onu aux Réfugiés (HCR). Dans le même temps, 51.000 ont réussi à atteindre les rivages européens, dont 30.500 en Italie.
Federica Mogherini, porte-parole de la diplomatie européenne, doit s'exprimer lundi sur le sujet devant le Conseil de sécurité.
06 mai 2015, Michelle Nichols, Jean-Philippe Lefief pour le service français
Source : Reuters