Frontex, l'agence européenne chargée des frontières extérieures de l'espace Schengen, a annoncé mardi un important renforcement de ses moyens en Méditerranée, peu après l'appel aux Européens du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à faire plus pour aider les migrants.
Pendant la haute saison d'été Frontex va déployer au total "trois avions, deux hélicoptères, six navires de surveillance et 12 patrouilles en bateaux, ainsi que neuf équipes d'experts supplémentaires", dans une zone étendue au sud de la Sicile, selon le communiqué de l'agence qui a son siège à Varsovie.
Il s'agit de doubler voire tripler les moyens de l'opération Triton, gérée par Frontex avec la participation de 26 pays européens, grâce au triplement, décidé en avril par l'Union européenne, du budget de l'agence qui passe de 3 à 9 millions d'euros par mois.
Ces moyens supplémentaires vont "aider les autorités italiennes à contrôler leurs frontières maritimes et à sauver des vies humaines dont trop ont déjà été si tragiquement perdues cette année", a déclaré le chef de l'agence Fabrice Leggeri.
En visite à Dublin mardi, M. Ban a appelé les Européens à faire davantage d'efforts pour aider les migrants qui traversent la Méditerranée, avant sa visite auprès de l'Union européenne qui attend le feu vert des Nations unies à une opération navale contre le trafic de migrants.
L'Europe "peut fournir plus d'aide", a déclaré M. Ban, en exhortant les dirigeants européens à "résoudre ce problème d'une manière plus complète et collective".
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 34.500 migrants et demandeurs d'asile sont arrivés en Italie depuis le début de l'année et quelque 1.770 sont morts ou ont disparu en mer, soit plus de la moitié des près de 3.300 morts enregistrés en 2014.
L'Union européenne a décidé la semaine dernière de mettre sur pied une opération navale militaire, EU Navfor Med, pour combattre les trafiquants qui font passer les migrants d'un côté à l'autre de la Méditerranée.
Cette mission, qui va entraîner le déploiement de navires de guerre et d'avions de surveillance des armées européennes au large de la Libye, requiert l'accord du Conseil de sécurité des Nations unies.
26 mai 2015
Source : AFP