La Commission européenne a présenté, mercredi, les premières mesures concrètes de sa démarche globale pour améliorer la gestion des migrations, deux semaines après la présentation de l'Agenda européen en matière de migration.
La Commission a proposé ainsi, dans le cadre de la "Relocalisation", un mécanisme d'intervention d'urgence pour venir en aide à l'Italie et à la Grèce. Ce programme s'appliquera aux ressortissants syriens et érythréens ayant besoin d'une protection internationale et qui sont arrivés en Italie ou en Grèce après le 15 avril ou y arriveront après l'activation du mécanisme.
Au total, 40.000 d'entre eux devraient être relocalisés, au départ de l'Italie et de la Grèce, vers d'autres Etats membres de l'UE sur la base d'une clé de répartition au cours des deux prochaines années, ce qui correspond à environ 40pc du nombre total de demandeurs d'asile ayant manifestement besoin d'une protection internationale qui sont entrés sur le territoire de ces pays en 2014.
La Commission s'est dite prête à lancer un programme du même type si d'autres Etats membres, tels que Malte, doivent également faire face à un afflux soudain de migrants. Les Etats membres recevront 6.000 euros par personne relocalisée sur leur territoire.
Concernant la "Réinstallation", la Commission a adopté une recommandation invitant les Etats membres à réinstaller, sur une période de deux ans, 20.000 personnes provenant de pays tiers et dont le HCR a reconnu qu'elles ont manifestement besoin d'une protection internationale, selon une clé de répartition. Les Etats membres qui participent au programme auront droit à une aide financière, l'UE mettant 50 millions d'euros à disposition sur la période 2015-2016.
Parmi les autres mesures-phares figure le plan d'action de l'UE contre le trafic de migrants. Le plan relatif à la période 2015-2020 définit des mesures concrètes pour prévenir le trafic de migrants et le combattre. Elles comprennent l'établissement d'une liste de navires suspects, l'utilisation de plateformes spécialisées pour améliorer la coopération et l'échange de renseignements avec les établissements financiers et enfin la coopération avec les fournisseurs de services internet et les réseaux sociaux pour faire en sorte que les contenus mis en ligne par les passeurs pour faire connaître leurs activités soient rapidement détectés et supprimés.
Sur un autre front, la Commission souligne que pour garantir l'efficacité du régime d'asile européen commun, il est indispensable de relever systématiquement les empreintes digitales des migrants à leur arrivée. Les services de la Commission ont publié à cet effet des lignes directrices destinées aux Etats membres, exposant les meilleures pratiques pour relever les empreintes digitales des demandeurs de protection internationale nouvellement arrivés.
Des équipes du Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO), de l'Agence européenne chargée des frontières extérieures de l'espace Schengen (Frontex) et de l'Office européen de police (Europol) travailleront aux "points névralgiques" sur le terrain, afin d'identifier et d'enregistrer rapidement les migrants à leur arrivée, de relever leurs empreintes digitales et de déterminer lesquels d'entre eux ont besoin d'une protection.
L'Exécutif européen compte aussi lancer une consultation publique sur le devenir de la directive "carte bleue". Il souhaite améliorer l'actuel système de carte bleue de l'UE, dont l'objectif est de permettre aux ressortissants de pays tiers hautement qualifiés de venir travailler dans l'Union plus facilement, mais qui est actuellement très peu utilisé. La consultation invite les parties prenantes (migrants, employeurs, organisations gouvernementales, syndicats, ONG, agences pour l'emploi) à faire connaître leur point de vue sur la carte bleue européenne et les moyens de l'améliorer.
Le 23 avril 2014, à Malte, Jean-Claude Juncker avait présenté, dans le cadre de sa campagne pour devenir président de la Commission européenne, un plan sur l'immigration en cinq points appelant à davantage de solidarité dans la politique migratoire de l'UE.
27 mai. 2015
Source : MAP