Les tragédies survenues en Méditerranée l'ont mis en lumière: le trafic de migrants est au niveau mondial l’une des formes les plus rentables de criminalité. Elle est étroitement liée au blanchiment d’argent, au trafic de stupéfiants ainsi qu'aux vols et brigandages.
Selon le rapport annuel de l'Office fédéral de la police, une des tendances actuelles est le "passage de frontières garanti". Pour y parvenir, des mariages fictifs sont organisés, des documents authentiques usurpés ou des pots-de-vin versés à des services étatiques.
Vu les moyens nécessaires aux passeurs, il est probable que le degré d’organisation et le caractère international de leurs réseaux augmentent. Les enquêtes contre les dirigeants de ces trafics de migrants sont essentielles pour lutter contre ce phénomène, estime fedpol.
Or les condamnations ont été rares en Suisse ces dernières années. Soit que les justices cantonales n'en font pas une priorité , soit qu'elles ne disposent pas de l'expérience et des connaissances requises. L'aide fournie par la Police judiciaire fédérale se révèle à ce titre indispensable.
Deux routes
Deux routes mènent vers la Suisse. La plus importante passe par l'Afrique du Nord et l'Italie, via la mer Méditerranée.
Les passeurs l'utilisent pour faire arriver des milliers de personnes venues d’Erythrée, de Syrie et de Somalie sur territoire helvétique, principalement par voiture. Ces trafiquants sont en grande partie des citoyens suisses et des réfugiés reconnus ayant la même origine ethnique que les migrants.
La seconde route part d'Istanbul. Un itinéraire passe par la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie, l'autre par la Grèce, la Macédoine, la Serbie et la Hongrie, avec des variantes par la Bosnie et Herzégovine, la Croatie et la Slovénie en direction de l’Autriche ou de l’Italie.
Cette route des Balkans est avant tout empruntée par des ressortissants de Syrie, d’Afghanistan, du Pakistan, du Kosovo, d’Irak et du Kurdistan turc. Les passeurs seraient principalement des membres du milieu criminel de souche albanaise, s'appuyant sur un vaste réseau au sein de la diaspora.
Les groupes opèrent avec une multitude de documents falsifiés ou contrefaits, utilisés pour faire entrer des migrants dans l’espace Schengen et feindre un séjour légal.
29.05.2015
Source : romandie.com