dimanche 24 novembre 2024 01:25

Les centaines de migrants sauvés en Méditerranée conduits en Italie

Des centaines de migrants étaient acheminés samedi en Italie, au lendemain du sauvetage de plus de 4200 migrants en Mer Méditerranée. Un chiffre jamais atteint auparavant, indique ce samedi 30 mai l'AFP. Pendant ce temps, les critiques continuaient de fuser contre les propositions de l'UE.

Les gardes-côtes, à majorité italiens, ont dû gérer ce vendredi le sauvetage des passagers de 22 embarcations différentes. Certains des migrants secourus ont débarqué dès vendredi soir à bord de vedettes des gardes-côtes sur l'île italienne de Lampedusa. La plupart étaient toutefois attendus dans la journée en Sicile, en Sardaigne et dans le sud de l'Italie.

410 migrants ont été conduits à Palerme, par un navire irlandais engagé dans le dispositif européen Triton. Un patrouilleur de la marine italienne était attendu à la mi-journée à Pozzalo, dans le sud de l'île, avec un millier de migrants à bord. Le navire britannique MHS Bulwark a quant à lui débarqué 747 migrants secourus ces derniers jours à Tarante.

La journée de vendredi a également été marquée par la découverte de 17 corps sur un canot pneumatique dont les survivants ont été secourus par la marine italienne, qui n'a pas donné de précisions sur les causes possibles des décès.

Toutefois, les conditions extrêmes endurées par les migrants, en l'occurrence la déshydratation, l'alternance de chaleur et de froid, violences subies avant le départ ou pendant la traversée sont régulièrement évoqués par les gardes-côtes italiennes.

De nombreux migrants meurent également asphyxiés par des émanations des moteurs quand ils voyagent dans la soute d'un bateau de pêche, mais cela n'arrive pas sur les canots.

La journée de samedi s'annonçait plus calme. Les gardes-côtes, qui coordonnent les secours entre la Libye et l'Italie, ont reçu un seul appel au secours samedi matin.

Réticences de certains pays de l'UE

Parallèlement, le président du conseil pontifical chargé des migrants, Antonio Maria Veglio, a dénoncé sur Radio Vatican le système de quotas de réfugiés proposé par Bruxelles. "Je trouve cette décision peu humaine et peu chrétienne. L'immigration est un problème qu'il faut affronter au-delà de l'urgence. Il faut avoir un programme. C'est une réalité qui existe et qui ne fera qu'augmenter", a-t-il déclaré.

La Commission européenne a demandé mercredi aux Etats membres de l'UE de prendre en charge 40.000 demandeurs d'asile originaires de Syrie et d'Erythrée arrivés en Italie et Grèce, en signe de solidarité avec Rome et Athènes. Une proposition largement débattue samedi.

Pour le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière, elle doit être "un petit peu" modifiée. Et selon lui, aucun accord ne sera possible dès la réunion des ministres européens de l'Intérieur mi-juin à Luxembourg.

"On va avoir besoin d'un peu de temps, mais le principe est en tout cas le bon", a-t-il insisté. "C'est un travail de titan. Il s'agit aussi de régler la question de comment réagir si les réfugiés ne restent pas dans le pays attribué. L'Allemagne soutient l'instauration de quotas obligatoires.

"De mémoire de diplomate, jamais une proposition n'a suscité autant de colère", a confié le représentant d'un Etat membre. L'idée d'un vote à la majorité qualifiée lors de la réunion à Luxembourg devrait être abandonnée, a-t-il confié. "Une douzaine de pays ont exprimé de très sérieuses réserves lors d'une première discussion mercredi entre les ambassadeurs auprès de l'UE", a indiqué un participant à l'AFP.

"Nous pouvons et nous devons faire plus" pour accueillir les migrants en Europe, mais en tenant compte de "la situation économique et financière" de chaque Etat membre, a pour sa part plaidé le premier ministre portugais. M. Passos Coelho.

30/05/2015

Source : HuffPost//avec AFP

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