La police thaïlandaise a lancé mardi des accusations inédites contre un officier de l'armée, recherché pour son rôle présumé dans le juteux trafic de migrants transitant par la Thaïlande, jusqu'à une opération mains propres de Bangkok.
Le lieutenant-général Manas Kongpan, 58 ans, fait l'objet d'un avis de recherche, comme une trentaine de personnes, dans le cadre de la grande opération visant à démanteler les réseaux de trafiquants depuis début mai en Thaïlande.
"J'ai confiance dans le fait qu'il ne prendra pas la fuite", a déclaré le chef de la police nationale, Somyot Poompanmoung, lors d'une grande conférence de presse à Bangkok, à laquelle étaient conviés de nombreux ambassadeurs, alors que la Thaïlande tente de convaincre la communauté internationale de sa bonne volonté dans la résolution de la crise régionale des migrants.
La soudaine politique répressive de la Thaïlande a mis au jour l'ampleur du trafic, les passeurs abandonnant en mer des milliers de migrants, les filières étant désorganisées.
Depuis des années, les ONG accusent la police et l'armée thaïlandaise de fermer les yeux, voire d'être complice des trafiquants, qui font transiter les migrants, venus pour la plupart du Bangladesh et de Birmanie, dans des camps de fortune dans la jungle du sud du royaume, à la frontière avec la Malaisie, terre promise de nombre de clandestins.
Au total, 51 personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette enquête, selon le dernier bilan de la police, qui a par ailleurs procédé au transfert de plus de 50 policiers.
Chaque année, des dizaines de milliers de candidats à l'exil transitent par le sud de la Thaïlande, pour fuir la pauvreté au Bangladesh ou les persécutions, dans le cas des Rohingyas, minorité musulmane privée de droits en Birmanie.
02 juin 2015
Source : AFP