Le gouvernement libyen installé à Tripoli, non reconnu par la communauté internationale, demande aux Européens de lui fournir une "assistance technique" dans la lutte contre le trafic de migrants et d'aider au "dialogue" avec le gouvernement rival de Tobrouk (est).
"Nous ne cherchons pas un soutien armé, nous avons besoin d'une aide humanitaire et diplomatique", a déclaré mardi au quotidien français Le Figaro le ministre du Pétrole Mashala S. Agoub Saïd, dont le gouvernement est appuyé par la coalition de milices Fajr Libya, parmi lesquelles certaines sont islamistes.
Dans la lutte contre les migrations clandestines, "nous ne demandons pas aux Européens de bombarder nos plages. Nous souhaitons leur assistance technique pour nous fournir des bateaux, des drones, des satellites qui nous permettent de lutter contre ces départs" via la Méditerranée, a-t-il souligné.
Le responsable libyen a aussi appelé à plus de coopération entre les pays du Maghreb et les "principaux Etats européens concernés", dont la France, l'Espagne et l'Italie, pour "démanteler les mafias qui commercialisent cette immigration clandestine".
"Le trafic est entretenu par les islamistes qui font venir les migrants de toute l'Afrique et du Moyen-Orient, surtout du Tchad, du Mali, du Soudan et de Syrie", a ajouté Mashala Agoub Saïd, affirmant que l'organisation Etat islamique enrôle des jeunes en promettant de leur faciliter le passage vers l'Europe.
Deux gouvernements - celui de Tobrouk reconnu par la communauté internationale et celui de Tripoli - se disputent le pouvoir en Libye, où l'EI gagne aussi du terrain, profitant du chaos ambiant. Les deux entités rivales négocient depuis plusieurs semaines, sous l'égide de l'ONU, pour tenter de former un gouvernement d'union nationale.
"La seule solution est le dialogue, il faut le faire entendre au gouvernement de Tobrouk. D'abord, il faut que certains pays étrangers, arabes notamment, arrêtent de mettre de l'huile sur le feu et ne s'ingèrent plus dans le conflit, en soutenant le gouvernement de Tobrouk", a souligné le ministre du Pétrole, dans une allusion notamment à l'Egypte.
"Ensuite il faut que la communauté internationale s'engage à faciliter le dialogue entre toutes les parties", a-t-il ajouté, en citant notamment la France.
02 juin 2015
Source : AFP