La Commission européenne contre le racisme et l'intolérance du Conseil de l'Europe (ECRI) a fait état de ses inquiétudes de la montée de l'intolérance dans plusieurs pays membres, particulièrement en Hongrie, en Pologne et en Albanie, selon des rapports rendus publics mercredi à Strasbourg.
Pour le cas de la Hongrie, l'ECRI s'est déclarée préoccupée par la violence raciste à l'encontre des Roms, des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés et le discours de haine ouvertement anti-rom, antisémite, et xénophobe d'un parti populiste d'extrême-droite. Elle a également regretté que 22% de l'ensemble des demandeurs d'asile soient privés de leur liberté, en recommandant que des lieux d'accueil ouverts soient utilisés pour les accueillir, en particulier pour ce qui est des familles avec enfants.
La Commission a également mis en garde la Pologne contre la montée des groupes nationalistes et la persistance du racisme et de l'intolérance, tout en se félicitant de la volonté affichée par les autorités polonaises de progresser vers la ratification du protocole n 12 à la Convention européenne des droits de l'homme portant interdiction générale de la discrimination.
Pour l'Albanie, le président de l'ECRI, Christian Ahlund, s'est déclaré préoccupé par le discours de haine de responsables politiques, et par l'absence de viabilité et les mauvais résultats des programmes d'intégration des Roms.
Le rapport a relevé notamment que l'accès à la justice des victimes de discrimination reste difficile et qu'il n'y a pas de données fiables sur les crimes de haine ni de données globales pour évaluer les programmes d'intégration destinés aux Roms.
L'ECRI est un organe du Conseil de l'Europe chargé du suivi des problèmes de racisme, de xénophobie, d'antisémitisme, d'intolérance et de discrimination fondée sur des motifs tels que la race, les origines ethniques/nationales, la couleur, la nationalité, la religion et la langue (discrimination raciale).
10 juin 2015
Source : MAP