vendredi 22 novembre 2024 14:47

Immigration : Amnesty International Italie s'inquiète de l'"érosion" des droits des migrants et des minorités

Au moment où l'Italie affirmait devant les instances de l'ONU à Genève son engagement à combattre le racisme et la xénophobie, le porte-parole pour ce pays de l'organisation Amnesty International, Riccardo Noury, a exprimé, mardi, son inquiétude quant à "l'érosion progressive des droits de l'homme, en particulier vis-à-vis des migrants et des minorités". 

Dans une déclaration à une radio italienne, Noury s'est inquiété notamment de l'existence de "lois et pratiques préoccupantes" qui touchent également de "possibles demandeurs d'asile".

Le porte-parole a cité, en particulier, "les dispositions du +paquet sécurité+ (adopté l'an passé et instaurant le délit d'immigration clandestine, ndlr) et la mise en oeuvre de l'accord entre l'Italie et la Libye (pour l'interception et le renvoi des embarcations transportant des clandestins, ndlr)". Autant de mesures, a-t-il expliqué, qui "ont toutes à voir avec des citoyens étrangers, des migrants et de possibles titulaires du droit d'asile".

Noury, qui intervenait sur radio Cnr, a jugé également inquiétants "certains aspects de la législation antiterroriste, les normes (du ministre du développement économique, Claudio Scajola) sur la régularisation des clandestins, ndlr)" et regretté "l'absence d'une clause dans le code pénal prévoyant le crime de torture".

A Genève, le vice-ministre italien des Affaires étrangères, Vincenzo Scotti, a affirmé, mardi, l'engagement de l'Italie à lutter contre le racisme et la xénophobie lors de l'examen de son bilan en matière des droits de l'homme par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies.

"La stigmatisation de certains groupes ethniques ou sociaux reste un important sujet d'inquiétude pour le gouvernement, l'Etat et les autorités locales", a assuré le responsable italien.

"Nous sommes pleinement conscients des défis que nous affrontons dans ce domaine et nous nous sommes fortement engagés à éradiquer les attitudes racistes et xénophobes de notre société", a-t-il ajouté.

Scotti a annoncé qu'un projet visant à améliorer le logement et l'intégration de travailleurs migrants avait été lancé à Rosarno (sud) après des affrontements entre immigrés et habitants de cette ville en janvier qui ont fait 67 blessés.

Lors des douloureux incidents de Rosarno, une véritable "chasse aux Noirs" avait été menée par certains habitants contre les ouvriers agricoles subsahariens, employés pour la plupart illégalement pour la collecte des agrumes. Ceux-ci n'ont dû leur salut qu'au départ précipité et sous bonne escorte à destination de centres d'accueil et de rétention dans d'autres régions de la Péninsule. 

Source : Casafree/MAP

Google+ Google+