vendredi 22 novembre 2024 14:58

Naissance d’une banque dédiée à la diaspora tunisienne en Europe

La Tunisie se dote d’un pont financier permanent avec sa diaspora en Europe, dont les transferts de fonds contribuent, bon an mal an, de 5% au PIB.

L’établissement a été installé à la rue des Pyramides, en plein cœur de Paris.

Une banque dédiée aux Tunisiens résidents en Europe a été officiellement créée, le 5 février, sur les cendres de l’Union Tunisienne des Banques (UTB), une institution de droit français, active depuis 1977 dans le financement du commerce extérieur, mais dont le capital est détenu par des banques et des entreprises publiques tunisiennes. Baptisé Tunisian Foreign Bank (TFB), le nouvel établissement a obtenu, fin janvier, l’agrément de la Banque de France, selon un communiqué de la Banque centrale de Tunisie (BCT).

La première mission de la Tunisian Foreign Bank est de mobiliser l’épargne des Tunisiens résidents en Europe et de canaliser leurs transferts vers des projets de développement.

Les autorités monétaires françaises ont également approuvé la restructuration du capital de l’ancienne UTB, qui s’élève à 30 millions d’euros. Le tour de table de la nouvelle banque comprend désormais trois institutions financières publiques tunisiennes, en l’occurrence la Banque centrale de Tunisie (13,4%), la Société Tunisienne de Banque (43,3%) et la Banque de l’Habitat (43,3%).

Partenaire stratégique étranger

Plusieurs banques et sociétés tunisiennes qui étaient présentes dans le capital de l’UTB ont cédé leurs parts aux nouveaux actionnaires. Il s’agit, entre autres, de Tunisair, Attijari Bank et la Compagnie Tunisienne d’Assurances et de Réassurances (STAR).

Une deuxième étape de l’opération de restructuration du capital est prévue d’ici la fin du premier semestre 2010. Elle prévoit l’entrée d’un « partenaire stratégique étranger » dans le tour de table de la banque, à hauteur de 49%, dans le cadre d’une augmentation de capital.

Au cours de cette étape, qui sera marquée par le doublement du capital de l’établissement, la BCT devrait céder la totalité de ses parts alors que la Banque de l’Habitat et la Société Tunisienne de Banque verront leurs participations se limiter, respectivement à 33% et 18%.

Pont financier permanent

La première mission de la Tunisian Foreign Bank, qui sera dirigée par Habib Sfar, ancien directeur général des finances extérieures à la BCT, est de mobiliser l’épargne des Tunisiens résidents en Europe et de canaliser leurs transferts vers des projets de développement. « L’établissement jouera le rôle d’un pont financier permanent entre la Tunisie et l’Europe en matière de financement du développement. Qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, tous les Tunisiens sont aujourd’hui appelés à conjuguer leurs efforts pour consolider nos acquis économiques et sociaux par ces temps de crise », a précisé Taoufik Baccar, gouverneur de la BCT, lors d’une récente conférence nationale sur la contribution des Tunisiens résidents à l’étranger (TRE) au développement, indiquant que la diaspora tunisienne compte actuellement 1 057 797 personnes, dont 82,6% sont établis en Europe. Selon lui, les transferts de fonds des TRE totalisent en moyenne plus d’un milliard d’euros par an, soit environ 5% du PIB du pays.

Une dizaine d’agences d’ici 2011

Pour être plus proche de sa clientèle cible, la Tunisian Foreign Bank compte ouvrir une dizaine d’agences dans les principales capitales européennes, d’ici 2011. Elle envisage aussi d’offrir des services conformes aux normes européennes et de miser sur les technologies modernes (mobile banking et e-banking) afin de séduire les émigrés tunisiens de deuxième et troisième générations.

L’établissement, dont le siège central a été installé à la rue des Pyramides, en plein cœur de Paris, dans les locaux qui avaient abrité la première représentation diplomatique de la Tunisie indépendante en France, devrait accorder, accessoirement, des financements aux entreprises exportatrices tunisiennes souhaitant consolider leurs parts de marché sur le Vieux continent.

Source : Les Afriques

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