Le Maroc est l'un des rares pays où existe encore la pluralité religieuse, a souligné l'historien et sociologue français Benjamin Stora.
"Il faut constater aujourd'hui que le Maroc est l'un des rares pays du monde arabe et musulman où existe encore ce type de pluralité. C'est quelque chose de très important", a déclaré à la MAP, M. Stora, en marge du colloque international : "Les migrations juives: identité et modernité", qui s'est tenu du 18 au 20 mars à Essaouira
Selon M. Stora, même en Occident où on pense qu'il y a plus de tolérance et de démocratie, ce genre de rencontres se fait rare.
"Je n'ai pas connu depuis des années en Europe de telles rencontres, qui constituent des espaces de confrontation d'idées", a-t-il ajouté.
Ce colloque, a-t-il expliqué, permet de restituer la mémoire commune entre communautés musulmane et juive pour qu'elle ne se perde pas, afin de la transmettre aux nouvelles générations. Il a fait remarquer, à ce propos, que cette manifestation se tient alors que les espaces de rencontres entre ces deux grandes communautés se réduisent dans un monde où il y a, de plus en plus des replis communautaires, identitaires et religieux.
Evoquant la question palestinienne, l'historien français a affirmé que le règlement de cette question est d'ordre politique et non pas religieux.
"Tenir une réunion entre ces deux grandes communautés c'est affirmer le fait que le règlement de la question du conflit israélo-palestinien et la création d'un Etat palestinien ne relèvent pas de la confrontation religieuse mais du règlement politique, a précisé M. Stora.
Historien et politologue spécialiste du Maghreb, M. Benjamin est enseignant à Paris VIII et à l'Institut national des langues orientales (INALCO). Il enseigne également l'histoire du Maghreb et de la colonisation française (Indochine-Afrique) et codirige l'institut Maghreb-Europe à Paris VIII-Saint-Denis depuis 1990.
Ce cloque est organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'Etranger et le centre Jacques Berque pour les études en sciences humaines et sociales au Maroc.
Source : MAP