samedi 23 novembre 2024 05:06

Migrants : tensions au camp de Moria sur Lesbos

Des tensions ont éclaté mardi après-midi au camp de migrants de Moria sur Lesbos, a-t-on appris de sources concordantes, une source gouvernementale évoquant un "malentendu" lors d'une visite ministérielle.

Une source gouvernementale a indiqué à l'AFP qu'un "malentendu" avait éclaté à l'occasion d'une visite du camp par le ministre de l'immigration Yannis Mouzalas, notamment dans la partie des mineurs non accompagnés.

Des images diffusées sur Twitter montrent des poubelles incendiées, et des personnes apparemment évacuées. D'autres tweets évoquent une gifle donnée par un policier à un jeune homme.

Le porte-parole du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations-Unies sur l'île, Boris Cheshirkov, a confirmé à l'AFP que "la tension était montée dans le camp au cours des derniers jours, avec une recrudescence des bagarres" et qu'elle était "très forte" mardi, mais vers 16h30 GMT, "la situation était calmée", a-t-il assuré.

Le service grec de coordination de la crise migratoire (SOMP) s'apprêtait à faire un point sur ces incidents un peu plus tard dans la soirée.

Pas loin de 3.000 personnes se trouvent actuellement enfermées dans le camp de Moria, qui, le 20 mars, est passé du statut de hotspot d'enregistrement des nouveaux arrivants sur l'île en provenance des côtes turques, à celui de camp de rétention fermé, quand est entré en vigueur l'accord UE-Turquie qui prévoit désormais le renvoi quasi-systématique des migrants irréguliers.

Les personnes enfermées à Moria "sont anxieuses et frustrées de ne pas savoir ce qui va leur arriver", a expliqué M. Cheshirkov. Il s'est cependant félicité de "signaux très encourageants que le gouvernement grec essaie de trouver des alternatives à la détention pour ceux qui sont en danger".

C'est ainsi que 600 personnes, notamment des familles avec enfants, arrivées pourtant depuis le 20 mars, ont été transférées récemment de Moria au camp ouvert de Kara Tepe, toujours sur Lesbos, île dont ils ne peuvent de toute façon partir puisque les passagers des ferries sont contrôlés.

Outre les quelque 8.000 migrants et réfugiés arrivés depuis le 20 mars et tombant sous le coup de l'accord UE-Turquie, quelque 46.000 autres migrants sont enfermés en Grèce par la fermeture des frontières nord du pays par les voisins de celui-ci.

La Grèce a renvoyé un total de 375 personnes en vertu de l'accord UE-Turquie depuis le 4 avril, dont les 49 dernières, mardi après-midi.

26/04/2016

Source : AFP

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