L'exemption de visas pour les Turcs dans l'Union européenne ne sera accordée "qu'une fois que tous les critères seront respectés", a déclaré mardi la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, en allusion notamment à la sécurité des documents d'identité ou le respect des droits fondamentaux.
Interrogée par la radio France Inter, la haute représentante de l'UE aux affaires étrangères s'est également dite "convaincue" que négocier l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne "est la seule façon qu'on a pour aider la Turquie à moderniser son Etat" et "à respecter les droits fondamentaux".
"Sur la libre circulation, ça va être fait seulement une fois que tous les critères seront respectés, comme pour tous les pays avec lesquels on négocie la libre circulation des citoyens pour une période limitée", a-t-elle souligné, en évoquant les précédents réalisés avec la Géorgie ou l'Ukraine. "Il y a des critères très stricts, très techniques qu'il faut mettre en place, une vérification très sévère qui doit être faite".
La Turquie a fait de l'exemption des visas pour ses citoyens une condition indispensable à la mise en application d'un accord controversé sur les migrants conclu avec l'Europe.
Pour l'exemption des visas, Ankara doit s'engager à respecter 72 critères très divers, qui vont de garanties sur la sécurité des documents d'identité au respect des droits fondamentaux, en passant par un alignement sur la politique de visas de l'UE vis-à-vis de pays tiers.
Concernant la reprise des négociations d'adhésion, la responsable européenne a estimé que c'est "la seule façon qu'on a pour aider la Turquie à moderniser son Etat" et "à respecter les droits fondamentaux, y compris la liberté de presse et la liberté d'association et aussi entrer dans une conversation plus large, par exemple sur la nécessité de relancer le processus de paix avec les Kurdes".
La Turquie "est un pays avec lequel on parle de tout, y compris ce qu'on appelle je pense aussi en français la gouvernance, l'Etat de droit", a-t-elle ajouté. La Turquie a "bien sûr" vocation à entrer dans l'UE, a-t-elle estimé en réponse à une question, mais "on est loin de ça. Cela dépend des négociations".
26/04/2016
Source : AFP