Selon ce rapport, le nombre des délits racistes recensés par la police est passé de 750 en 2014 à 1.156 en 2015, soit une hausse de 54 pc, de même le nombre de leurs auteurs, 910 en 2015 au lieu de 560 l’année précédente.

Le rapport évoque également 1.691 plaintes déposées pour des agressions à caractère raciste, attribuant cette montée de la xénophobie à l’afflux massif des migrants et au nombre des demandeurs d’asile enregistrés l’année dernière dans le pays, environ 90.000 personnes.

Déjà en octobre dernier, la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) avait publié un rapport dans lequel elle note une recrudescence de la xénophobie et des discours de la haine en Autriche et ce, malgré les efforts déployés par les autorités. Son président, Christian Ahlund avait souligné alors que les autorités autrichiennes déploient, certes, de gros efforts pour mettre en place une stratégie d’intégration effective mais il n’en reste pas moins que des problèmes demeurent dont les discours de haine sur internet, les activités d’organisations cultivant des idéologies racistes ainsi que les difficultés que rencontrent les victimes de racisme et de discrimination pour obtenir de l’aide et une réparation du préjudice subi.

Preuve de cette montée de l’intolérance dans la république alpine, le score impressionnant réalisé par le candidat du parti autrichien de la liberté (extrême droite), Norbert Hofer, arrivé largement en tête lors du premier tour des élections présidentielles le 24 avril dernier avec 35 pc des voix. Un triomphe qui risque de se confirmer lors du deuxième tour prévu le 22 mai face à l’ancien leader des Verts, Alexander Van der Bellen comme le montrent les résultats des derniers sondages qui annoncent que les deux candidats sont à égalité au niveau des intentions de vote. Et surtout à défaut de consignes de vote de la part des deux grands partis qui dirigent la coalition gouvernementale, les sociaux-démocrates et les conservateurs, premières victimes de ce séisme politique sans précédent en Autriche à l’échelle d’une élection nationale.

Concernant, par ailleurs, le terrorisme, le rapport du ministère autrichien de l’intérieur indique que 259 personnes dont de nombreux adolescents, ont, à ce jour, quitté le pays pour aller combattre dans les rangs des milices terroristes en Irak et en Syrie.

Tout en notant qu’ils sont en grande majorité originaires de Tchétchénie et des pays de la défunte Yougoslavie, le rapport fait savoir que 41 candidats au jihad ont été empêchés de partir, 79 sont de retour en Autriche et 43 personnes seraient déjà mortes au combat.-

02/05/2016

Source : MAP